Gottfried Wilhelm Leibniz
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Gottfried Wilhelm
Leibniz
Portrait de Leibniz peint par Christoph
Bernhard Francke.
signature
Gottfried Wilhelm Leibnizn 1 (/ˈɡɔt.fʁiːt ˈvɪl.hɛlm ˈlaɪb.nɪt͡s/n 2), né à Leipzig le 1er juillet 1646n 3 et mort à Hanovre le 14 novembre 1716,
est un philosophe, scientifique, mathématicien, logicien, diplomate, juriste, bibliothécaire et philologue allemand. Esprit polymathe, personnalité importante de la
période Frühaufklärung, il occupe une place
primordiale dans l'histoire de la
philosophie et l'histoire des sciences (notamment des
mathématiques) et est souvent considéré comme le dernier
« génie universel 1».
Il naît en 1646 à Leipzig dans une
famille luthérienne ;
son père, Friedrich Leibnütz,
est juriste et professeur de philosophie morale à
l'université de la
ville. Après la mort de celui-ci en 1652,
Leibniz, parallèlement à son éducation supervisée par sa mère et son oncle,
étudie dans la bibliothèque léguée par son père. Entre 1661 et 1667,
il étudie dans les universités de
Leipzig, d'Iéna et
d'Altdorf et
obtient des diplômes en philosophie et
en droit. À partir de 1667, il est employé
par Johann
Christian von Boyneburg et l'électeur de Mayence Jean-Philippe de
Schönborn. Entre 1672 et 1676,
il séjourne à Paris et voyage à Londres et à La Haye, rencontrant les scientifiques de son époque et s'initiant
aux mathématiques.
À la suite de la mort de ses deux employeurs, en 1676, il accepte la
proposition d'emploi par la maison de Hanovre régnant sur la principauté de
Calenberg et s'installe à Hanovre où il occupe les postes de
bibliothécaire et conseiller politique. Il y mène des recherches sur des
domaines très diversifiés, voyageant à travers toute l'Europe et correspondant jusqu'en Chine, jusqu'à sa mort en 1716.
En philosophie, Leibniz est, avec René Descartes et Baruch Spinoza, l'un des principaux
représentants du rationalisme.
Au principe de
non-contradiction, il ajoute trois autres principes à la base de ses
réflexions : le principe de
raison suffisante, le principe
d'identité des indiscernables et le principe de
continuité. Concevant les pensées comme des combinaisons de concepts
de base, il théorise la caractéristique
universelle, une langue hypothétique qui permettrait d'exprimer la
totalité des pensées humaines, et qui pourrait résoudre des problèmes par le
calcul grâce au calculus ratiocinator, anticipant l'informatique de plus de trois siècles.
En métaphysique, il
invente le concept de monade.
Enfin, en théologie, il établit
deux preuves de l'existence
de Dieu, appelées preuves ontologique et cosmologique. Au contraire de Spinoza, qui
pensait Dieu immanent, Leibniz le conçoit transcendant, à la manière traditionnelle
des religions monothéistes.
Pour concilier l'omniscience, l'omnipotence et la bienveillance de Dieu avec l'existence
du mal, il invente, dans le cadre de la théodicée, terme qu'on lui doit, le concept
de meilleur des
mondes possibles, qui sera raillé par Voltaire dans le conte philosophique Candide. Il aura une influence majeure sur
la logique moderne développée à partir
du xixe siècle ainsi
que sur la philosophie
analytique au xxe siècle.
En mathématiques, la contribution
principale de Leibniz est l'invention du calcul infinitésimal (calcul différentiel et calcul intégral).
Si la paternité de cette découverte a longtemps fait l'objet d'une controverse
l'opposant à Isaac Newton,
les historiens des
mathématiques s'accordent aujourd'hui pour dire que les deux
mathématiciens l'ont développé plus ou moins indépendamment. Il travaille
également sur le système binaire comme
substitut au système décimal,
s'inspirant notamment de vieux travaux chinois.
Par ailleurs, il introduit la notation (Notation de Leibniz)
et travaille également sur la topologie.
Écrivant en permanence
— principalement en latin, français et allemand —, il lègue un immense
patrimoine littéraire — Nachlass en
allemand —, conservé à la bibliothèque
de Hanovre. Il est composé d'environ 50 000 documents dont
15 000 lettres avec plus de mille correspondants différents, et n'est
toujours pas entièrement publié.
Sommaire
§ 1.1.1Premières années
(1646-1661)
§ 1.1.2Formation et
premiers travaux (1661-1667)
o 1.2Début de
carrière (1667-1676)
§ 1.2.1Francfort et
Mayence (1667-1672)
§ 1.2.2Séjour à Paris
(1672-1676)
§ 1.3.1Premières années
à Hanovre (1676-1687)
§ 1.3.2Voyage en
Autriche et en Italie (1687-1690)
§ 1.3.4Dernières années
(1711-1716)
o 2.2Opinions
religieuses et politiques
o 2.4Place dans le
monde savant et politique
·
3Œuvres
§ 4.2.2Principe du
prédicat inhérent au sujet
§ 4.2.3Principe de
contradiction
§ 4.2.4Principe de raison
suffisante
§ 4.2.5Principe
d'identité des indiscernables
o 4.3Logique et art
combinatoire
§ 4.4.4L'union de l'âme
et du corps
§ 4.6.1Existence et
transcendance de Dieu
o 6.8Droit
o 6.9Technologie et
ingénierie
o 6.10Linguistique et
philologie
o 6.13Jeux
o 7.1Héritage,
critiques et controverses
o 8.1Notes
·
9Annexes
§ 9.1.1Éditions des
œuvres de Leibniz
Biographie[modifier | modifier
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Jeunesse (1646-1667)[modifier | modifier
le code]
Premières années (1646-1661)[modifier | modifier le code]
Gottfried Wilhelm Leibnizn 1 naît à Leipzig le 1er juillet 1646n 3, deux ans avant la fin de la Guerre de Trente Ans qui
a ravagé l'Europe central, dans une famille luthérienneA 1,4, « sans doute
d'ascendance slave lointaine »n 4,R 2. Son père, Friedrich Leibnütz,
est juriste et professeur de philosophie morale à l'université de la ville,
sa mère, Catherina Schmuck, troisième épouse de FriedrichR 1, est la fille du professeur de
droit Wilhelm SchmuckA 1,4,5. Leibniz a un demi-frère, Johann
Friedrich (mort en 1696), une demi-sœur, Anna
Rosine, et une sœur, Anna Catherina (1648-1672)
— dont le fils, Friedrich Simon Löffler, est l'héritier de LeibnizR 1,R 2. Il est baptisé le 3 juilletR 3.
Son père meurt le 15 septembre 1652R 4 alors que Leibniz est âgé de six
ans, et son éducation est alors supervisée par sa mère et son oncle, mais le
jeune Leibniz apprend également en autodidacte dans l'importante bibliothèque
qu'a laissée son pèreA 1,4. En 1653,
à l'âge de 7 ans, Leibniz est scolarisé à la Nikolaischule, où il restera
jusqu'à son entrée à l'université en 16614,6,7,8— selon Yvon Belaval, il est
néanmoins possible que Leibniz fut scolarisé avant même la mort de son
père ; selon lui son parcours scolaire semble se dérouler
ainsi : grammaire (1652-1655), humanités (1655-1658), philosophie (1658-1661)R 4. Bien qu'il apprenne le latin à
l'école, il semble que vers l'âge de douze ans, Leibniz ait appris de lui-même
le latin à un niveau avancé ainsi que le grec,
semble-t-il afin de pouvoir lire les livres de la bibliothèque de son père6. Parmi ces livres, il s'intéresse
surtout à la métaphysique et
à la théologie, aussi bien
d'auteurs catholiques que protestants6. Au fur et à mesure de son
apprentissage, il s'estime insatisfait de la logique d'Aristote et commence à développer ses
propres idées6. Comme il le rappellera plus tard dans
sa vie, il était là en train de retrouver sans le savoir les idées logiques
derrière les démonstrations
mathématiques rigoureuses6. Le jeune Leibniz se familiarise avec
les œuvres d'auteurs latins comme Cicéron, Quintilien et Sénèque, d'auteurs grecs comme Hérodote, Xénophon et Platon, mais aussi des philosophes et théologiens scolastiques5.
Formation et premiers travaux (1661-1667)[modifier | modifier le code]
En 1661, âgé de 14 ans (un âge pas
exceptionnellement jeune à l'époque6), Leibniz entre à l'université de
LeipzigA 1, pour un baccalauréat
en artsR 5. Son enseignement concerne surtout
la philosophie et très peu les mathématiques ; il étudie aussi la rhétorique, le latin,
le grec et l'hébreu6. Les penseurs modernes (Descartes, Galilée, Gassendi, Hobbes...) n'ayant pas encore eu d'impact sur
les pays germanophones, Leibniz étudie surtout la scolastique, bien qu'on retrouve aussi des
éléments de la modernité, notamment de l'humanisme de la
Renaissance et des travaux de Francis BaconA 1,4.
Il est l'élève de Jakob Thomasius qui supervise son premier
travail philosophique, qui lui permet d'obtenir son baccalauréat en 16638 : Disputatio
metaphysica de principio individuiA 1,4. Dans son travail, il refuse de définir l'individu par négation à partir
de l'universel4 et « souligne la valeur
existentielle de l'individu, qui ne peut
être expliqué par sa matière seule ou sa forme seule mais plutôt dans son être
tout entier »6. On retrouve ici les prémices de sa
notion de monade6.
Après son baccalauréat, il doit se
spécialiser pour l'obtention d'un doctorat : ayant le choix entre théologie, droit et médecine, il choisit le droitR 5. Avant le début de ses cours, durant
l'été 1663, il étudie quelque temps à Iéna, où il
est exposé à des théories moins classiques, et a entre autres, comme professeur
de mathématiques, le mathématicien et philosophe néopythagoricien Erhard Weigel, qui amènera Leibniz à commencer
à s'intéresser aux preuves de type mathématique pour des disciplines telles que
la logique et la philosophieR 5,6. Les idées de Weigel, comme le fait que
le nombre est le concept fondamental de l'Univers, auront une influence considérable sur
le jeune Leibniz6.
En octobre 1663, il est de retour à
Leipzig pour son doctorat en droit6. Il doit à chaque étape de son cursus,
travailler sur des « disputatio » et obtient un baccalauréat (en 1665R 6,8) et une maîtriseR 5. Par ailleurs, en 1664,
il obtient une maîtrise
en arts en philosophie pour une dissertation combinant
philosophie et droit en étudiant les relations entre ces
domaines selon des idées mathématiques, comme il a appris de Weigel6,8.
Quelques jours après sa maîtrise en
arts, sa mère meurt6.
Après avoir obtenu son baccalauréat en
droit, Leibniz se lance dans l'obtention d'une habilitation en
philosophie6. Son travail, la Dissertatio de arte
combinatoria (« Dissertation sur l'art
combinatoire »), est publié en 16666. Dans ce travail, Leibniz entend
réduire tous les raisonnements et toutes les découvertes à une combinaison
d'éléments de base, comme des nombres, des lettres, des couleurs, des sons6. Bien que l'habilitation lui donne le
droit d'enseigner,
il préfère se lancer dans l'obtention d'un doctorat en droitR 5.
Malgré sa scolarité reconnue et sa
réputation croissante, le doctorat en droit lui est refusé, pour des raisons
partiellement inexpliquées6. Il est vrai qu'il était l'un des plus
jeunes candidats et qu'il n'y avait que douze tuteurs en droit disponibles, mais
Leibniz suspecta la femme du doyen d'avoir
persuadé celui-ci de s'opposer au doctorat de Leibniz, pour une raison
inexpliquéeR 5,6. Leibniz n'étant pas enclin à accepter
un quelconque délai, il part pour l'université d'Altdorf où
il est inscrit en octobre 16666,R 5. Sa thèse étant déjà prête, il devient
docteur en droit dès février 1667 avec sa
thèse De Casibus Perplexis in Jure (« Des cas
perplexes en droit »)6,R 5,8,9. Les universitaires d'Altdorf sont
impressionnés par Leibniz (il est applaudi lors de sa soutenance de thèse, en
prose et en vers, sans notes, avec tant de facilité et de clarté que ses
examinateurs peinent à croire qu'il ne l'a pas apprise par cœurR 7), et lui proposent un poste de
professeur, qu'il refuse6,R 5,R 7,4.
Alors qu'il est encore peut-être
étudiant à Altdorf, Leibniz obtient son premier emploi, plus solution
provisoire que véritable ambition : secrétaire d'une société alchimique de Nuremberg (dont l'affiliation ou non à
la Rose-Croix fait débat)R 8,R 9. Il occupera ce poste pendant deux ansR 9. La nature exacte de son obédience est
encore fort discutée par les historiensR 8. Il parlera de son passage comme d'un
« doux rêve » dès 1669, et sur le ton de la
plaisanterie dans une lettre à Gottfried Thomasius de 1691R 9. De son appartenance à cette société,
il espérait probablement des renseignements sur sa combinatoireR 9.
Début de carrière (1667-1676)[modifier | modifier le code]
Francfort et Mayence (1667-1672)[modifier | modifier le code]
Quand il quitte Nuremberg, Leibniz
ambitionne de voyager, au moins jusqu'en HollandeR 10,10. Il rencontre peu après le baron Johann
Christian von Boyneburg, ancien ministre en chef de l'électeur de Mayence Johann Philipp
von Schönborn, qui l'emploie : en novembre
1667, Leibniz s'installe dans la ville de Boyneburg, Francfort-sur-le-Main,
à proximité de MayenceR 10,6. Rapidement, Boyneburg obtient pour
Leibniz un poste d’assistant auprès du conseiller juridique de SchönbornR 10, après que Leibniz ait dédié à
Schönborn un essai sur la réforme du pouvoir judiciaire5. Ainsi, en 1668,
il déménage à Mayence6,11. Cependant, continuant à travailler
pour Boyneburg, il passe autant de temps à Francfort qu'à MayenceR 10. Avec le conseiller juridique, il
travaille sur le projet d'une grande recodification du droit civilR 10,5. C'est dans cette optique qu'il compose
son Nova methodus discendæ docendæque jurisprudentiæ dédié à
l'électeur de Mayence, Jean-Philippe de Schönborn, dans l'espoir d'obtenir un
poste à la cour. Il y présente le droit sous un angle philosophique. Deux
règles fondamentales de jurisprudence y figurent : n'accepter aucun terme
sans définition et n'accepter aucune proposition sans démonstration. En 1669,
Leibniz est promu assesseur à
la cour d'appel dont il fera partie jusqu'en 1672R 10.
Par ailleurs, Leibniz travaille sur
plusieurs ouvrages concernant des thèmes politiques (Modèle de
démonstrations politiques pour l’élection du roi de Pologne)12 ou scientifiques (Hypothesis
physica nova (« Nouvelles Hypothèses physiques »), 1671).
Séjour à Paris (1672-1676)[modifier | modifier le code]
Il est envoyé en 1672 à Paris par
Boyneburg en mission diplomatique pour convaincre Louis XIV de porter ses conquêtes vers l'Égypte plutôt
que l'Allemagne6. Il y restera jusqu’en 16766. Son plan échouera avec l'éclatement de
la guerre de Hollande en
16725. En attendant une opportunité de
rencontrer le gouvernement français, il peut rencontrer les grands savants de
l’époque6. Il est notamment en contact avec Nicolas Malebranche et Antoine Arnauld6. Avec ce dernier il parle
particulièrement de la réunification des Églises6. À partir de l'automne 1672, il étudie
les mathématiques et la physique sous l'égide de Christian Huygens6. Par conseil de ce dernier, il
s'intéresse aux travaux de Grégoire de
Saint-Vincent6. Il se consacre aux mathématiques et
publie à Paris son manuscrit sur la quadrature arithmétique
du cercle (donnant π sous forme d'une série alternée).
Il travaille également sur ce qui sera le calcul infinitésimal (ou
calcul différentiel et intégral). Il conçoit en 1673 une
machine à calculer qui permet d'effectuer les quatre opérations, et qui
inspirera bien des machines à calculer des xixe et xxe siècles (arithmomètre, Curta).
Avant de rejoindre Hanovre, il se rend à Londres pour étudier certains écrits
d’Isaac Newton ; tous deux posent les bases
du calcul intégral et différentiel.
Par deux fois, en 1673 et
en 1676, Leibniz se rend à Londres où il rencontre les
mathématiciens et physiciens de la Royal Society13. Il devient lui-même fellow de la Royal
Society le 19 avril 16736,14.
Leibniz, ayant entendu parler des
compétences en optique de Baruch Spinoza, philosophe rationaliste comme lui, envoie à ce
dernier un traité d'optique ; Spinoza lui envoya ensuite une copie de
son Traité
théologico-politique qui intéressa fortement Leibniz15. Par ailleurs, par l'intermédiaire de
son ami Ehrenfried
Walther von Tschirnhaus, Leibniz est informé d'une grande partie des
travaux de Spinoza sur l'Éthique (bien
que Tschirnhaus ait interdiction d'en montrer une copie avancée)13.
Hanovre (1676-1716)[modifier | modifier
le code]
Maison de Leibniz, où
il vécut entre 1698 et sa mort en 1716D 1, ici vers 1900. Leibniz vivait au
premier étageD 1. La maison fut détruite durant la Seconde Guerre
mondiale, puis reconstruite à un autre emplacementD 1.
Premières années à Hanovre (1676-1687)[modifier | modifier le code]
Après la mort de ses deux employeurs,
Boyneburg en 1672 puis Schönborn en 1673,
Leibniz cherche à s'installer à Paris ou
à Londres, mais, ne trouvant aucun employeur, il
accepte finalement après deux ans d'hésitation la proposition du duc Jean-Frédéric
de Brunswick-Calenberg, qui le nomme bibliothécaire du duché de
Brunswick-Lunebourg (puis, à la suite des demandes de Leibniz
dès février 1677, conseiller auprès de la maison de Hanovre en 1678),
poste qu'il occupera pendant 40 ans, jusqu'à sa mort en 1716D 2,16,5,17. Sur le chemin pour Hanovre, il fait
étape à Londres, Amsterdam et La Haye, où il rencontre Spinoza, entre les 18 et 21 novembre qui vit alors les derniers
mois de sa vie, atteint de tuberculose18,19,A 1. Avec Spinoza, ils parlent de l'Éthique de
ce dernier prête à la publication, de la physique
cartésienne et de la version améliorée par Leibniz de l'argument ontologique sur
l'existence
de DieuA 1. Il y rencontre également les microscopistes Jan Swammerdam et Antoni van
Leeuwenhoek, entrevues qui auront une grande influence sur la conception
des animaux de Leibniz5. Leibniz arrive finalement à Hanovre en décembre
1676 par la malle-posteD 2. La ville est alors peuplée de
6 500 habitants de la vieille ville et 2 000 dans la nouvelle
ville, de part et d'autre de la LeineD 2.
En tant que bibliothécaire, Leibniz doit
s'acquitter de tâches d'ordre pratique : administration générale de la
bibliothèque, achat de nouveaux livres et de livres d'occasion, et inventaire
des livresR 11. En 1679,
il doit gérer le transfert de la bibliothèque du palais de
Herrenhausen à Hanovre mêmeR 11.
Dans les années 1680 à 1686,
il fait de nombreux voyages dans le Harz pour
s'occuper de l'exploitation des mines. Leibniz a consacré l'équivalent de
trois années au métier d'ingénieur des mines. Il s'occupa principalement de
mettre au point des dispositifs d'extraction des eaux des mines grâce à
des moulins à vent. Il
entra en conflit avec les exploitants qui n'acceptaient pas ses nouvelles
idées. Cela le conduisit à se poser des questions sur l'origine des fossiles,
qu'il attribuait initialement à l'effet du hasard, mais dont il reconnut plus tard
l'origine vivante. Son livre Protogæa ne sera publié
qu'après sa mort, car les théories qu'il y développe sur l'histoire de la terre
pouvaient déplaire aux autorités religieuses.
En 1682,
il fonde à Leipzig le journal Acta Eruditorum avec Otto Mencke17,20. L'année suivante, il y publie son
article sur le calcul différentiel — Nova Methodus pro Maximis et Minimis (en)6. Cependant, l'article ne contient
aucune démonstration, et Jacques Bernoulli l'appellera une énigme
plutôt qu'une explication6. Deux ans plus tard Leibniz publie son
article sur le calcul intégral6.
En 1686,
il rédige un « Court discours de métaphysique », maintenant connu
comme le Discours de
métaphysique13. Le Discours est généralement considéré
comme sa première œuvre philosophique mûre13. Il envoie un résumé du discours
à Arnauld,
entamant ainsi une riche correspondance qui traitera
principalement de la liberté, de la causalité et de l'occasionnalisme13.
Voyage en Autriche et en Italie
(1687-1690)[modifier | modifier le code]
Le successeur du duc Jean-Frédéric après
la mort de celui-ci en 1679, son frère Ernest-Auguste,
cherchant à légitimer historiquement ses ambitions dynastiques, demande à
Leibniz la réalisation d'un livre sur l'histoire de la maison de BrunswickR 12. Leibniz, occupé par les mines du Harz,
ne peut s'en occuper tout de suiteR 12. En août
1685, les expérimentations de Leibniz s'avérant être un échec, le
duc, peut-être dans le but d'éloigner Leibniz des mines, l'emploie pour qu'il
écrive l'histoire de la maison Welf, dont
celle de Brunswick était une branche, depuis les origines jusqu'à l'époque
contemporaine, lui promettant un salaire permanentR 12. Ce n'est qu'en décembre
1686 que Leibniz quitte le Harz, pour se lancer pleinement dans
ses recherches historiquesR 12.
Rapidement, Leibniz traite tout le
matériel contenu dans les archives locales, et obtient la permission de partir
en voyage en Bavière,
en Autriche et
en Italie,
qui durera de novembre 1687 à juin
1690R 12. Leibniz est à Munich en 16878.
À Vienne, où il fait étape en attendant
l'autorisation de François II de Modène de
consulter les archives, il tombe malade et doit y rester quelques mois21. Pendant ce temps, il lit le
compte-rendu des Philosophiæ
naturalis principia mathematica d'Isaac Newton, paru dans les Acta
Eruditorum en juin 168821. En février
1689, il publie le Tentamen de motuum
coelestium causis (« Essai sur les causes des mouvements célestes »), où il
tente d'expliquer le mouvement des planètes à l'aide de la théorie des vortex
de René Descartes,
pour fournir une alternative à la théorie newtonienne qui recourt aux « force à distance »21. Par ailleurs, il rencontre l'empereur Léopold Ier,
mais échoue à obtenir un poste de conseilleur impérial ou d'historien officiel,
ou l'autorisation de fonder une « bibliothèque universelle »R 12. À la même époque, il obtient un succès
diplomatique en parvenant à négocier le mariage entre la fille du duc
Jean-Frédéric, Charlotte-Félicité,
et du duc de Modène Renaud IIIR 12.
En mars
1689, Leibniz part pour Ferrare, en Italie21. En cette période de tensions
religieuses, Leibniz, qui se rend dans un pays catholique en étant protestant,
est vigilant et prévoyant21. Son secrétaire, Johann Georg von Eckhart,
raconte ainsi qu'au moment de traverser le Pô,
les passeurs, sachant que Leibniz était allemand et donc fort probablement
protestant, prévoient de le jeter par-dessus bord et de s'emparer de ses
bagages21. Leibniz, s'apercevant du complot, sort
de sa poche un rosaire et fait
semblant de prier21. Les passeurs, voyant cela, pensent
qu'il est catholique, et abandonnent leur plan21.
De Ferrare, Leibniz part pour Rome,
où il arrive le 14 avril 168921. Outre son travail d'étude des
archives, il prend le temps de rencontrer ses universitaires et des
scientifiquesR 12. Il a beaucoup de discussions à propos
de l'union des Églises et rencontre le missionnaire chrétien Claudio
Filippo Grimaldi, qui lui donne des renseignements sur la Chine (voir section Sinologie)R 12,21. Il est élu membre de l'Académie physico-mathématiqueR 12 et fréquente des académies et des
cercles, prenant notamment la défense de l'héliocentrisme de Nicolas Copernic, qui n'est pas encore accepté
par tous21. Il compose un dialogue, Phoranomus
seu de potentia et legibus naturae (« Phoronomie ou La puissance
et les lois de la nature »), la phoronomie étant l'ancêtre de ce qu'on
appelle aujourd'hui cinématique, c'est-à-dire l'étude du mouvement
sans prendre en compte les causes qui le produisent ou le modifient, autrement
dit par rapport au temps et à l'espace uniquement21.
En 1690,
Leibniz séjourne à Florence8, où il rencontre Vincenzo Viviani, qui fut élève de Galilée, avec
qui il parle de mathématiques. Il se lie d'amitié avec Rudolf Christian von
Bodenhausen, précepteur des fils du grand-duc
de Toscane Cosme III,
à qui il confie le texte encore inachevé de la Dynamica (« Dynamique »),
où il définit la notion de force et formule un principe de
conservation21. Après un bref passage à Bologne, Leibniz se rend à Modène où il poursuit ses recherches
historiques21.
1690-1711[modifier | modifier le
code]
Leibniz voit ses efforts dans ses
recherches historiques récompensés : en 1692,
le duché de
Brunswick-Lunebourg est élevé au rang d'électoratR 12. En récompense, le duc Ernest-Auguste
le fait conseiller privéR 12,8. Les autres branches de la maison de Brunswick lui
sont également reconnaissantes : les co-ducs Rodolphe-Auguste et Antoine-Ulrich de Brunswick-Wolfenbüttel le
nomment bibliothécaire à
la Herzog August
Bibliothek de Wolfenbüttel en 1691,
s'engagent à payer un tiers du coût de publication de l'histoire de la maison
Welf, et en 1696, le nomment conseiller privéD 2,R 13,8. Par ailleurs, le duc de Celle Georges-Guillaume accorde
une rente à Leibniz pour ses recherches historiquesR 13. Ses rentes sont alors de
1 000 thalers à Hanovre, 400 de Brunswick-Wolfenbüttel,
et 200 de CelleR 13, soit une situation financière
confortableR 13.
À partir de ce moment et jusqu'à la fin
de sa vie, il passe autant de temps à Brunswick,
Wolfenbüttel et Celle qu'à HanovreR 13 — les allers-retours faisant
200 km, Leibniz passera beaucoup de temps à voyager, possédant sa propre
voiture, et profitant des voyages pour écrire ses lettresR 13.
En 1691,
il publie à Paris, dans le Journal des savants, un Essai de
dynamique où il introduit les termes énergie et action22.
Le 23 janvier 1698,
Ernest-Auguste meurt et son fils Georges-Louis lui
succède. Leibniz se voit de plus en plus écarté de son rôle de conseiller par
le nouveau prince bien loin de l'homme cultivé que représentait Jean-Frédéric
aux yeux de Leibniz qui y voyait le « portrait de Prince ». À
l'inverse, l'amitié qu'il entretient avec Sophie de Hanovre et sa fille Sophie-Charlotte, reine de Prusse,
se renforce3,5
Le 29 septembre 1698,
il s'installe dans la maison où il résidera jusqu'à sa mort, située
Schmiedestraße, nouvelle adresse de la bibliothèque de HanovreC 2,D 1.
Il convainc le prince-électeur de Brandebourg (futur roi de Prusse)
de fonder une Académie
des sciences à Berlin dont il devient en juillet
1700 le premier président3,23.
En 1710,
il publie ses Essais de Théodicée,
résultats de discussions avec le philosophe Pierre Bayle.
Reconnu comme le plus grand intellectuel
d'Europe, il est pensionné par plusieurs grandes cours (Pierre le Grand en
Russie, Charles
VI en Autriche qui le fait
baron), et correspondant des souverains et souveraines — notamment
de Sophie-Charlotte
de Hanovre.
Dernières années (1711-1716)[modifier | modifier le code]
La fin de la vie de Leibniz est peu
réjouissanteA 1.
Il doit faire face à une controverse qui
l'oppose à Isaac Newton sur
la question de savoir lequel des deux a inventé le calcul infinitésimal,
et se voit même accusé d'avoir volé les idées de NewtonA 1. La plupart des historiens des mathématiques
s'accordent aujourd'hui à considérer que les deux mathématiciens ont développé
leurs théories indépendamment l'un de l'autre : Newton a commencé à
développer ses idées le premier, mais Leibniz fut le premier à publier ses
travauxA 1.
À la cour, il est moqué pour l'apparence
désuète (typique du Paris des années 1670) que lui donnent sa perruque et ses vêtements démodésA 1.
En novembre
1712, il rencontre le tsar à Dresde, puis, se sentant à l'étroit à Hanovre, part pour Vienne (sans en demander l'autorisation
à Georges-Louis)
où il séjourne jusqu'à l'automne 1714R 14.
En 1714,
il doit faire face à la mort de deux proches : le 27 mars, Antoine-Ulrich
de Brunswick-Wolfenbüttel, et le 8 juin, Sophie de HanovreR 14.
Quand, le 12 août, à la mort de la reine Anne,
Georges-Louis devient roi de Grande-Bretagne,
Leibniz demande à le rejoindre à Londres et demande même à devenir
historien officiel d'AngleterreR 15, mais au vu de la mauvaise réputation
que le philosophe s'est acquise en Angleterre, le nouveau souverain refuse que
Leibniz le suive et lui ordonne de rester à HanovreA 1.
Il envisage de partir à Paris,
où Louis XIV l'a invité, mais la mort de ce
dernier, ainsi que le fait qu'il lui faille se convertir, lui font abandonner
cette propositionR 15,R 14. Il envisage aussi sérieusement de
s'installer à Vienne, où il
va jusqu'à commencer des recherches pour se trouver une propriétéR 15. Il songe également à Berlin, où il est président de l'Académie
royale des sciences de Prusse, et à Saint-Pétersbourg,
où il occupe un poste de conseillerR 15. Mais Leibniz, qui a alors plus de
soixante ans, n'a plus l'état de santé pour continuer à voyager comme il l'a
fait, ou pour commencer une nouvelle vie ailleursR 15. Son dernier voyage est une rencontre
avec le tsar à Pyrmont en juillet
1716, après quoi il ne quitte plus HanovreR 14.
Très préoccupé par l'histoire de la
maison Welf, qu'il
n'avait pas écrite malgré tout le temps qu'il y avait consacré, et espérant
toujours pouvoir la finir avant sa mort pour pouvoir se consacrer à ses travaux
philosophiquesR 15, il se remet à y travailler activementR 14.
Peu avant sa mort, durant les
années 1715 et 1716,
il entretient une correspondance avec le théologien anglais Samuel Clarke, un disciple de Newton, à propos
de physique, présentant sous sa forme définitive
sa conception de l'espace et
du temps6,5,R 14. Il écrit également beaucoup au jésuite français Barthélemy Des BossesR 15.
Mort et funérailles[modifier | modifier
le code]
Le 14 novembre 1716,
à neuf heures du soir, après avoir passé une semaine bloqué dans son lit
atteint de la goutte et
d'une colique, il subit un excès de goutte ; on
lui fait alors boire une tisane qui, plutôt que
de le soigner, lui cause des convulsions et d'importantes
douleurs ; moins d'une heure après il meurt à l'âge de 70 ans dans la
ville où il résidait depuis 40 ans, en présence de son copiste et de son cocher, mais dans l'indifférence générale,
alors que sa pensée a révolutionné l'EuropeA 1,4,R 15,R 16,2. Personne ne se préoccupe de ses
funérailles à l'exception de son secrétaire personnel5. La cour a été prévenue, mais on n'y
voit aucun représentant, et ce, malgré sa relative proximité
géographique ; cela s'explique peut-être par le fait que Leibniz n'était
pas un fidèle religieux zélé. Son enterrement est celui d'une personne
insignifiante24.
On peut néanmoins noter deux éloges, se
recoupant en partie car écrits d'après les renseignements de Johann Georg von
Eckhart : le premier, intitulé Elogium
Godofredi Guilelmi Leibnitii, est l'œuvre de Christian
Wolff, rédigé en latin et publié
en juillet 1717 dans les Acta Eruditorum25 ; le second est un éloge prononcé
à l'Académie
royale des sciences de Paris par Bernard Le
Bouyer de Fontenelle en novembre
1717, un an après la mort de Leibniz5.
À la mort de Leibniz, Georges-Louis, craignant
la révélation de secrets, confisque le patrimoine littéraire (Nachlass) de Leibniz,
permettant ainsi sa préservationC 3,D 2.
Contexte de travail[modifier | modifier
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Portrait[modifier | modifier le
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Leibniz a toute sa vie eu l'ambition
impossible d'exceller dans tous les domaines intellectuels et politiquesR 15. Travailleur infatigable16, il aimait la conversation, quoique
lent à la répartie et peu éloquentR 17, mais plus encore la lecture et la
méditation solitaires, travailler la nuit ne le dérangeait pas26. Il pouvait aussi bien rester à penser
plusieurs jours sur la même chaise, que voyager à travers l'Europe par tous les temps16.
Leibniz dormait peu, souvent assis sur
une chaise ; dès le réveil il reprenait ses travaux2. Il mangeait beaucoup et buvait peu,
prenait ses repas souvent seul, à heure irrégulière, en fonction de son travail2.
Son savoir était immense, si bien
que Georg
Ludwig disait de lui qu'il était son « dictionnaire
vivant »R 17. Il parlait le latin (la
langue des savants, langue la plus commune au xviie siècle) (40 %), le français (la langue de la cour en Allemagne) (30 %) et l'allemand (15 %), langues de la
majeure partie de ses écrits, mais aussi l'anglais, l'italien, le néerlandais, l'hébreu et le grec ancien (il a traduit des ouvrages
de PlatonR 18) et avait quelques notions de russe et
de chinoisC 3,C 1,D 2.
Leibniz ne fut jamais marié5, prétendument parce qu'il n'en eut
jamais le tempsD 2. Il est dit qu'il se plaignait de ne
pas avoir trouvé la femme qu'il cherchaitD 2. Vers l'âge de 50 ans, il pensa
sérieusement à se marier, mais la personne qu'il désirait épouser voulut un
délai pour prendre sa décision ; et pendant ce temps Leibniz se ravisa2.
Comme était l'usage à la cour, il
portait une longue perruque noireD 2. Fait rare pour l'époque, il attachait
une grande importance à son hygiène et fréquentait régulièrement
les bains, ce qui lui
valut de nombreuses lettres d'admiratrices fémininesD 2.
L'apparence physique de Leibniz nous est
indiqué par une description écrite par lui-même pour une consultation médicale,
ainsi que grâce à une autre de son secrétaire Johann Georg von
Eckhart, qui l'a transmise à Fontenelle pour
son ÉlogeR 16. Leibniz était un homme de taille
moyenne, se tenant courbé, plutôt maigre, large d'épaules et aux jambes arquées16,25. Il fut peu malade, excepté des vertiges de temps en temps, avant d'être
atteint de la goutte qui
causa sa mort2.
Opinions religieuses et politiques[modifier | modifier le code]
Sur les questions religieuses, Leibniz
est considéré comme étant un théiste
philosophique (en).
Bien qu'il ait été élevé dans le protestantisme, il a appris à apprécier
certains aspects du catholicisme auprès
de ses employeurs et collègues27, notamment Boyneburg, lui et ses
proches étant d'anciens luthériens convertis au catholicismeR 10. Bien que resté fidèle au luthéranisme, et ayant refusé la conversion au
catholicisme, il fréquentait sans problème les cercles catholiquesR 10. Un de ses grands projets était
d'ailleurs la réunification des Églises catholiques et protestantesR 10. Il n'a jamais agréé à la vision
protestante du pape comme un Antéchrist27.
Leibniz était un nationaliste convaincu mais également
un cosmopolite16. Pacifiste, il désirait que l'on cherche à
apprendre des autres nations plutôt que de leur faire la guerreD 2. Il est en cela un pionner des Lumières,
qui croyaient en la supériorité de la raison sur les préjugés et les superstitionsD 2. Il tenta de promouvoir l'usage de l'allemand, bien qu'écrivant peu dans cette
langue car elle était peu adaptée à l'écriture philosophique3,R 19 (voir la section Littérature).
Il lui est arrivé de nourrir des
sentiments anti-françaisR 20. Il s'est ainsi moqué du caractère
belliqueux de Louis XIV dans un
écrit anonyme satirique de 1684 intitulé Mars
Christianissimus (jeu de mots avec Mars, dieu de la guerre, et l'expression Rex Christianissimus (« roi très
chrétien »), qui désignait Louis XIV)R 20.
Concerné par les questions politiques
pratiques, Leibniz tenta de convaincre les Hanovriens de mettre en place
une assurance contre
les incendies, et proposa cette mesure à la cour
de Vienne pour
l'appliquer à tout l'empire,
mais dans les deux cas, ce fut en vain3.
Emplois[modifier | modifier le
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Le premier emploi de Leibniz, alors
qu'il est encore peut-être étudiant à Altdorf,
est plus une solution provisoire que véritable ambition : secrétaire d'une
société alchimique de Nuremberg (dont l'affiliation ou non à
la Rose-Croix fait débat)R 8,R 9.
Il rencontre peu après le baron Johann
Christian von Boyneburg, ancien ministre en chef de l'électeur de Mayence Johann Philipp
von Schönborn, qui l'emploie : en novembre
1667, Leibniz s'installe dans la ville de Boyneburg, Francfort-sur-le-Main,
à proximité de MayenceR 10,6. Rapidement, Boyneburg obtient pour
Leibniz un poste d'assistant auprès du conseiller juridique de SchönbornR 10. Ainsi, en 1668,
il déménage à Mayence6,11. Cependant, continuant à travailler
pour Boyneburg, il passe autant de temps à Francfort qu'à MayenceR 10. Un an et demi plus tard environ,
Leibniz est promu assesseur à
la cour d'appelR 10.
Après la mort de ses deux employeurs,
Boyneburg en 1672 puis Schönborn en 1673,
Leibniz cherche à s'installer à Paris ou
à Londres, mais, ne trouvant aucun employeur, il
accepte finalement après deux ans d'hésitation la proposition du duc Jean-Frédéric
de Brunswick-Calenberg, qui le nomme bibliothécaire du duché de
Brunswick-Lunebourg et conseiller auprès de la maison de Hanovre, poste qu'il occupera
pendant 40 ans, jusqu'à sa mort en 1716D 2,5,17.
Après ses recherches historiques
récompensés permettant en 1692 l'élévation
du duché de
Brunswick-Lunebourg au rang d'électorat,
le duc Ernest-Auguste le fait conseiller privéR 12,8. Les autres branches de la maison de Brunswick lui
sont également reconnaissantes : les co-ducs Rodolphe-Auguste et Antoine-Ulrich de Brunswick-Wolfenbüttel le
nomment bibliothécaire à
la Herzog August
Bibliothek de Wolfenbüttel en 1691,
s'engagent à payer un tiers du coût de publication de l'histoire de la maison
Welf, et en 1696, le nomment conseiller privéD 2,R 13,8. Par ailleurs, le duc de Celle Georges-Guillaume accorde
un salaire à Leibniz pour ses recherches historiquesR 13. Les salaires annuels de Leibniz sont
donc à cette époque de 1 000 thalers à Hanovre, 400 de
Brunswick-Wolfenbüttel, et 200 de CelleR 13. Leibniz est donc très bien payé,
puisque même le plus bas salaire, celui de Celle, est supérieur à ce qu'un
ouvrier qualifié peut espérer gagnerR 13. À partir de ce moment et jusqu'à la
fin de sa vie, il passera autant de temps à Brunswick,
Wolfenbüttel et Celle qu'à HanovreR 13
Place dans le monde savant et politique[modifier | modifier le code]
Leibniz devient fellow de la Royal Society le 19 avril 16736. En 1674,
il refuse la nomination en tant que membre de l'Académie
royale des sciences, puisqu'elle nécessite qu'il se convertisse8 ; finalement il sera nommé associé
étranger de l'Académie
royale des sciences par Louis XIV le 28 janvier 169928. En 1689,
il est nommé membre de l'Académie physico-mathématique à RomeR 12,8.
Il convainc le prince-électeur de Brandebourg (futur roi de Prusse)
de fonder une Académie
des sciences à Berlin dont il devient en juillet
1700 le premier président3,23,D 2. Il tente aussi de manière similaire
des académies à Dresde en 1704 (son
idée échouera à cause de la grande guerre du Nord)8,29, à Saint-Pétersbourg (idée
qui ne sera concrétisée qu'avec la fondation de l'Académie
des sciences de Saint-Pétersbourg en 1724-1725,
neuf ans après la mort de Leibniz)29,30 et à Vienne en 1713 (idée
qui ne sera concrétisée qu'avec la fondation de l'Académie
autrichienne des sciences en 1846-1847)31.
Leibniz ne remit jamais en cause
le système féodal, mais
était assez désinvolte dans l'exercice de ses obligations, et fut parfois à la
limite de la désobéissance, voire du manque de loyauté3. Si après la mort du duc Jean-Frédéric,
ses relations étaient moins bonnes avec ses successeurs Ernest-Auguste et George-Louis,
il entretenait une amitié avec Sophie de Hanovre et sa fille Sophie-Charlotte, reine de Prusse,
et était toujours le bienvenu et fréquemment invité chez l'une comme chez
l'autre3,5. Elles appréciaient l'intelligence de
Leibniz, qui pouvait trouver du soutien auprès d'elles, et c'est à la suite de
leurs discussions que Leibniz écrivit deux de ses principaux ouvrages :
les Nouveaux
Essais sur l'entendement humain et les Essais de Théodicée5. Proche des personnalités politiques
puissantes, il fut également, dans ses dernières années, nommé conseiller privé
auprès du tsar russe Pierre Ier le
Grand ainsi qu'à la cour impériale à Vienne3. Cependant, sa volonté d'être anobli ne fut jamais satisfaite3.
Il n'a jamais accepté de poste universitaire23, n'appréciant pas la structure
inflexible des universités allemandes5.
Leibniz voyageait fréquemment
— notamment entre sa résidence principale, Hanovre, et les villes voisines
de Brunswick, Wolfenbüttel et Celle, les allers-retours faisant 200 kmR 13 —, et a parcouru environ
20 000 km par voiture à chevalD 2. Il possédait sa propre voiture, et
profitait des voyages pour écrire ses lettresR 13. Durant ses voyages, il a pu rencontrer
des scientifiques et des personnalités politiques, mettre en place des
relations diplomatiques, s'informer à propos des nouvelles découvertes et
inventions, et continuer ses recherches sur l'histoire de la maison WelfD 2.
Œuvres[modifier | modifier le
code]
Page manuscrite de
la Monadologie.
Leibniz fut un auteur très prolifique,
composant environ 50 000 textes, dont 20 000 lettres avec plus de
mille correspondants de seize pays différentsC 3,C 4,D 2. Il lègue environ
100 000 pages manuscritesC 3. Son œuvre est écrite majoritairement
en latin (la langue des savants, langue la
plus commune au xviie siècle)
(40 %), en français (la langue
de la cour en
Allemagne) (30 %) et en allemand (15 %), mais il a aussi
rédigé en anglais, en italien et en néerlandaisC 3,C 1,D 2. Il parlait également couramment l'hébreu et le grec ancien (il a traduit des ouvrages
de PlatonR 18) et avait quelques notions de russe et
de chinoisD 2.
Au contraire des autres grands
philosophes de son temps, Leibniz n'a pas réalisé de magnum opus, ouvrage exprimant à
lui seul tout le cœur de la pensée d'un auteurA 1. Il n'écrira que deux livres, les Essais de Théodicée (1710)
et les Nouveaux
Essais sur l'entendement humain (1704 - publié posthumément
en 1765)A 1.
Il utilisa parfois les pseudonymes
Caesarinus Fürstenerius et Georgius Ulicovius LithuanusB 3.
Leibniz écrivait sur des pages in-folio qu'il séparait en deux
colonnes : l'une lui servait à écrire son brouillon original, l'autre à
annoter ou ajouter certaines portions de texte à son brouillonR 21. Il lui arrivait souvent d'annoter ses
propres annotationsR 21. La colonne des annotations était
fréquemment autant remplie que celle du texte originalR 21. Par ailleurs, son orthographe et sa
ponctuation étaient très fantaisistesR 21.
Esprit toujours en ébullition, il était
tout le temps en train de noter ses idées sur le papier, stockant ses notes
dans un grand placard pour les récupérer plus tardD 2. Notamment, il prenait des notes sur
tout ce qu'il lisait2. Néanmoins, étant donné qu'il écrivait
tout le temps, l'accumulation de ses brouillons l'empêchait de retrouver celui
qui l'intéressait, et pour cette raison il le réécrivait ; ce qui fait
qu'on a plusieurs ébauches d'un même opuscule, qu'ils ont les mêmes idées de
fond, n'ont pas le même développement et parfois même pas le même planR 22. Si on peut en général constater une
certaine progression d'un brouillon à l'autre, les premières versions
contiennent souvent des détails ou des vues manquant aux versions ultérieuresR 22. Ces répétitions entre brouillons ont
toutefois un avantage : ils permettent de mettre en évidence l'évolution
dans la pensée de LeibnizR 22.
Correspondance[modifier | modifier
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Commercium
philosophicum et mathematicum (édition de la correspondance
entre Leibniz et Jean Bernoulli).
La correspondance de Leibniz fait partie
intégrante de son œuvreC 4. Elle s'étend sur plus de 50 ans,
de 1663 à 1716C 4. Elle est peut-être la plus vaste parmi
les érudits du xviie siècle. Activité centrale pour Leibniz
lui-même, le philosophe l'a soigneusement classée ce qui a facilité sa
préservationC 4.
Leibniz a composé environ 20 000
lettres, échangeant ainsi avec environ 1 100 correspondants de seize pays
différents, non seulement en Europe occidentale et centrale, mais également en Suède, en Russie, et jusqu'à la Chine ; ses correspondants étaient de
milieux très différents, de la famille impériale aux artisansC 4. Parmi ses très nombreux
correspondants, Leibniz compte Baruch Spinoza, Thomas Hobbes, Antoine Arnauld, Jacques-Bénigne
Bossuet, Nicolas Malebranche, Jean et Jacques Bernoulli, Pierre Bayle ou encore Samuel Clarke4, mais aussi les personnalités
politiques de son temps : princes, électeurs et
empereurs du Saint-Empire
romain germanique ou encore le tsar Pierre le Grand5.
Si les correspondances sont souvent
éphémères, environ 40 % d'entre elles ont été entretenues pendants au
moins trois ans, certaines pendant plus de 30 ans (jusqu'à 42 ans)C 4. Dès son passage à Mayence, il compte un réseau de correspondants
d'environ 50 personnesC 4. À partir des années 1680, son nombre de correspondants
croît jusqu'à 200 en 1700 et ne descend pas en dessous de 120 jusqu'à sa mortC 4. Toute sa vie, Leibniz enrichit ce
réseau grâce aux rencontres qu'il fait dans les centres de la République des
Lettres (Paris, Londres, Vienne, Florence, Rome),
comme Henry Oldenburg, Christian Huygens, Bernardino Ramazzini ou Antonio MagliabechiC 4.
La correspondance de Leibniz est
inscrite au registre
international Mémoire du monde de l'UNESCOD 2. Elle est dans un état de conservation
exceptionnelle grâce à la confiscation opérée par George Ier,
électeur de Hanovre et roi de Grande-Bretagne qui craignait la
révélation de secretsD 2. L'édition complète de la
correspondance de Leibniz est prévue pour l'année 2048D 2.
Publication[modifier | modifier
le code]
Le patrimoine (Nachlass) de Leibniz n'est
toujours pas entièrement publiéC 1. Le projet d'édition complète des
écrits de Leibniz mené par la bibliothèque
Gottfried Wilhelm Leibniz de Hanovre, commencé au début du xxe siècle, prévoit de classer son
patrimoine en huit sériesC 3,Q 1 :
1. Correspondance
générale, politique et historique (Allgemeiner,
politischer und historischer Briefwechsel)
2. Correspondance
philosophique (Philosophischer Briefwechsel)
3. Correspondance
mathématique, scientifique et technique (Mathematischer,
naturwissenschaftlicher und technischer Briefwechsel)
4. Écrits politiques (Politische
Schriften)
5. Écrits historiques et
linguistiques (Historische Schriften und
sprachwissenschaftliche Schriften)
6. Écrits philosophiques
(Philosophische Schriften)
7. Écrits mathématiques (Mathematische
Schriften)
8. Écrits scientifiques,
médicaux et techniques (Naturwissenschaftliche
und technische Schriften)
Il est à noter que l'idée de classer les
opuscules et ouvrages en fonction de leur contenu ne fait l'unanimité.
Ainsi Louis Couturat dans
la préface de son édition des Opuscules et fragments inédits de Leibniz affirme
que le seul classement objectif est le classement chronologique, et que tout
autre classement revient à créer des divisions dans son œuvre là où il n'y en a
pas, au risque d'oublier certains fragments ou de mal les classer et ainsi de
fournir une vision déformée de l'œuvreR 23. Il s'oppose également à faire des
choix parmi les manuscrits ; selon lui, l'objectif de l'édition projetée
est de mettre au jour l'intégralité des écrits, aux commentateurs ensuite de
faire leur choix parmi les morceaux qui les intéressentR 23.
Principales œuvres[modifier | modifier
le code]
Œuvres de Leibniz |
||||||
Nom |
Date d'écriture |
Date de publication |
Langue originale |
Série dans
l'édition complète |
Notes |
Accès en ligne |
De principio
individuit 1 |
latin |
Thèse de baccalauréat16 ; première publication de
Leibniz5. |
||||
latin |
VI-1 |
Rédigée dans le but de l'obtention de
son habilitation en
philosophieR 5,6. |
lire
en ligne [archive] sur Gallica |
|||
De Casibus
Perplexis in Juret 3 |
latin |
Rédigée dans le but de l'obtention de
son doctorat « dans les deux droits »9. |
||||
Nova methodus discendæ docendæque
jurisprudentiæ |
latin |
|||||
Ratio corporis iuris reconcinnandi |
latin |
|||||
Confessio naturæ contra atheistas |
latin |
|||||
Defensio Trinitatis per nova Reperta Logica |
latin |
|||||
Théorie du mouvement concret et du
mouvement abstrait |
français |
|||||
Hypothesis
physica nova |
latin |
VI-2Q 2 |
||||
Confessio philosophi |
latin |
|||||
Quadrature arithmétique du cercle, de
l’ellipse et de l’hyperbole |
vers 1674 |
français |
||||
De corporum
concursu |
latinB 4 |
Essai scientifique resté longtemps
inéditB 4. |
||||
De progressione dyadica |
mars 1679 |
latin |
Publié en 1966, dans une traduction
allemande (Herrn von Leibniz’ Rechnung mit Null und Einz) |
|||
Specimen calculi universalis |
latin |
|||||
Nova Methodus pro
Maximis et Minimist 4 |
latin |
Publié dans les Acta Eruditorum32. Pose les bases du calcul différentiel32. |
||||
Meditationes de cognitione, veritate
et ideist 5 |
latin |
|||||
Recherches générales sur l'analyse des
notions et des vérités |
français |
|||||
Démonstration courte d'une erreur
considérable de M. Descartes et de quelques autres touchant une loi de
la nature selon laquelle ils soutiennent que Dieu conserve dans la matière la
même quantité de mouvement |
GM6 p. 117 |
Lance sa Dynamique,
offensive contre les cartésiens |
||||
françaisB 5 |
VI-4Q 3 |
|||||
Correspondance avec Arnauld. |
||||||
De Geometria
Recondita et analysi indivisibilium atque infinitorumt 6 |
latin |
Publié dans les Acta Eruditorum32. Pose les bases du calcul
intégral32. |
||||
Discours touchant la méthode de la
certitude et l’art d’inventer pour finir les disputes et faire en peu de
temps de grands progrès |
français |
|||||
Primæ veritatest 7 |
latin |
|||||
Dynamica de potentia et legibus naturæ corporeæ |
latin |
|||||
Ars combinatoria |
1691 |
latin |
Publié dans les Acta Eruditorum, en réponse à la
réimpression de sa Dissertatio de arte
combinatoria. |
|||
Animadversiones ad Cartesii principia philosophiæ |
latin |
|||||
Protogæat 8 |
après sa mort |
latin |
Préface à son travail inachevé sur
l'histoire de la maison de Brunswick5. |
|||
Premier Essay de dynamique |
français |
|||||
Système nouveau de la nature et de la
communication des substances |
français |
|||||
Novissima Sinicat 9 |
latinB 6 |
Écrit politique et religieux sur la
Chine, consistant en un recueil de lettres et de rapports de missionnaires
jésuites rassemblés par Leibniz, également auteur de la préfaceB 6,21. |
||||
Matheis rationis |
vers 1700 |
latin |
||||
françaisB 7 |
VI-6Q 4 |
Critique de l'Essai sur
l'entendement humain de John LockeB 7. |
||||
Explication de l'Arithmétique Binairet 10 |
1703 |
latin |
Mémoire publié dans l'Histoire de
l'Académie Royale des SciencesB 8. |
lire
en ligne [archive] sur Gallica (Mémoires, p. 85) |
||
Brevis descriptio Machinæ Arithmeticæ, cum Figura |
1709 |
1710 |
latin |
Publié dans Miscellanea
Berolinensia ad incrementum scientiarum. |
Disponible sur BibNum [archive] , avec une
explication d'un ingénieur. |
|
françaisB 9 |
||||||
Principes de la nature et de la grâce
fondés en raison |
171838 |
françaisB 10 |
Offert à Vienne au prince Eugène et
envoyé à Paris à Rémond39. |
|||
Principes de la philosophie dit la Monadologiet 12 |
françaisB 11 |
Vraisemblable version finale du
précédent39. |
Philosophie[modifier | modifier
le code]
Souvent dépeint comme le dernier
« génie universel », faisant partie des plus grands penseurs
des xviie et xviiie siècles,
Leibniz écrira sur des domaines extrêmement variés4, et contribuera de manière importante à
la métaphysique, à l'épistémologie, à
la logique et à la philosophie de
la religion, mais aussi hors du champ proprement philosophique,
aux mathématiques, à
la physique, à la géologie, à la jurisprudence et
à l'histoireA 1,13. Sa pensée n'est pas groupée au sein
d'un magnum opus mais
formée d'un ensemble considérable d'essais, de travaux non publiés et de
lettresA 1.
Denis Diderot, qui pourtant s'oppose en de
nombreux points aux conceptions de Leibniz, écrit à son sujet dans l'Encyclopédie : « peut-être
jamais un homme n'a autant lu, étudié, médité et écrit que Leibniz »A 1. Bernard Le
Bouyer de Fontenelle dira lui que « pareil en quelque
sorte aux Anciens qui avaient l'adresse de mener jusqu'à huit chevaux attelés
de front, il mena de front toutes les sciences »4.
Leibniz est classé, avec René Descartes et Baruch Spinoza, comme l'un des principaux
représentants du rationalisme, continental, du
début de l'Époque moderne13, par opposition aux trois principaux
représentants de l'empirisme,
britannique : John Locke, George Berkeley et David HumeR 24.
La philosophie de Leibniz est indissociable
de son travail mathématique ainsi
que de la logique, qui assure l'unité de son systèmeR 25.
« Les mathématiciens ont autant besoin
d'être philosophes que
les philosophes d'être mathématiciens. »
— Gottfried
Wilhelm Leibniz, Lettre à Malebranche du
13/23 mars 1699R 25
Influences[modifier | modifier
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Leibniz fut formé dans la
tradition scolastiqueA 1. Il fut aussi exposé à des éléments de
la modernité, notamment de l'humanisme de la
Renaissance et des travaux de Francis BaconA 1,4.
Son professeur à l'université de Leipzig, Jakob Thomasius, lui transmet un grand respect
envers la philosophie antique et médiévaleA 1. Quant à son professeur à Iéna, Erhard Weigel, il l'amènera à considérer les
preuves de type mathématique pour
des disciplines telles que la logique ou la philosophie6.
De la philosophie antique,
il hérite notamment de l'aristotélisme (notamment la logique (syllogistique) et la théorie des
catégories6) et du platonismeA 1. On retrouve chez Leibniz également une
influence du christianisme
orthodoxeA 1.
Il s'inspirera beaucoup de Raymond Lulle et Athanasius Kircher pour
sa thèse d'alphabet de la pensée, de combinaison des idées, et de caractéristique
universelle4.
Leibniz rencontre des figures majeures
de la philosophie de l'époque comme Antoine Arnauld, Nicolas Malebranche (à
qui il doit notamment son intérêt pour la Chine41), et surtout le mathématicien et
physicien néerlandais Christian Huygens, qui lui enseigne la
philosophie, les mathématiques et la physiqueA 1.
La relation de Leibniz avec les grands
penseurs de l'époque lui permet d'accéder aux manuscrits impubliés de Descartes et PascalA 1.
Leibniz s'opposera à Spinoza et Hobbes sur l'aspect matérialiste et nécessitarisme ainsi que sur leur
conception de Dieu de leurs doctrines respectivesA 1.
Tout comme Spinoza, Leibniz est héritier
de Descartes tout en le critiquant largement également42,43. Leibniz dira de Niels Stensen (Nicolas Sténon)
qu'il « nous a désabusé du cartésianisme »44.
Spinoza et Leibniz, malgré un héritage
commun, s'opposent aussi fortement : notamment, le premier pense Dieu immanent (Deus sive Natura), le second le
pense transcendant42,43. Mais Leibniz étudiera tant le
spinozisme pour le critiquer — on retrouvera beaucoup d'annotations et de
commentaires critiques par Leibniz sur l'Éthique de
Spinoza écrits après qu'il eut reçu les publications posthumes de Spinoza18 — et si longtemps — on a
connaissance de notes écrites par Leibniz en 1708 sur des propositions de
Spinoza, preuve que le système spinozien ne fut pas qu'un intérêt de jeunesse
pour le philosophe allemand45 — que les commentateurs ultérieurs
se demanderont dans quelle mesure cette étude finira par influencer le système
leibnizien42,43.
Leibniz s'oppose à Descartes en ce qu'il
préserve les acquis de l'aristotélisme ; et affirme, contrairement
à Descartes et selon une inspiration aristotélicienne, que Dieu doit respecter
les principes de la logique46.
Enfin, Leibniz rédigera les Nouveaux
Essais sur l'entendement humain et les Essais de Théodicée en
opposition à des philosophes contemporains, respectivement John Locke et Pierre BayleA 1,47.
Principes[modifier | modifier le
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Dans la Monadologie, Leibniz écritA 1,B 12 :
« Nos raisonnements sont fondés sur
deux grands principes, celui de la contradiction [...]
[et] celui de la raison
suffisante. »
— Gottfried
Wilhelm Leibniz, Monadologie
Cependant, on peut, au fil de ses
écrits, trouver quatre autres grands principes : le principe du
meilleur, le principe du prédicat inhérent au sujet,
le principe
d'identité des indiscernables et le principe de
continuitéA 1. Leibniz explique qu'il y a une
relation entre les six principes tout en privilégiant la prépondérance des
principes de la contradiction et
de la raison
suffisante.
Principe du meilleur[modifier | modifier
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Le principe du
meilleur affirme que Dieu agit
toujours pour le meilleur. De ce fait, le monde dans lequel nous vivons serait
aussi le meilleur des mondes. Dieu est ainsi un
optimiseur de la collection de toutes les possibilités originales. Donc, s'Il
est bon et tout-puissant et puisqu'Il a choisi ce monde parmi toutes les
possibilités, ce monde doit être bon et, de ce fait, ce monde est le meilleur
de tous les mondes possibles. Voltaire, dans son oeuvre Candide entre autres, critique largement
ce principe qu'il voit comme un trop grand optimisme ne considérant pas la
souffrance de notre monde.
Principe du prédicat inhérent au sujet[modifier | modifier le code]
Le principe du prédicat inhérent au sujet,
prenant source dans l'Organon d'Aristote, affirme que dans toute proposition
vraie le prédicat est
contenu dans le concept du sujet lui-même.
Leibniz affirme : « Praedicatum inest
subjecto ». Sans un tel lien entre le sujet et le prédicat, aucune vérité ne
pourra être démontrée, qu'elle soit contingente ou nécessaire, universelle ou
particulière.
Principe de contradiction[modifier | modifier le code]
Le principe de
contradiction (aussi appelé « principe de
non-contradiction ») est issu d'Aristote dans sa Métaphysique (IV.3)
et affirme simplement qu'une proposition ne
peut être vraie et fausse à la fois. Ainsi, A ne peut pas
être A et ¬A à la fois.
Principe de raison suffisante[modifier | modifier le code]
Le principe de
raison suffisante : ce principe affirme que « rien n'est
sans raison » (nihil est sine ratione) ou que « il n'y
a pas d'effet sans cause ». Pour Leibniz, ce principe est considéré comme
étant celui le plus utile et nécessaire pour la connaissance humaine
puisqu'elle a construite une grande partie de la métaphysique, de la physique et de la science morale. Cependant, dans sa Monadologie, Leibniz admet toutefois
que la plupart de ces raisons ne nous sont pas connaissables.
Principe d'identité des indiscernables[modifier | modifier le code]
Le principe
d'identité des indiscernables (ou simplement « principe
des indiscernables ») : énonce que si deux choses ont toutes leurs
propriétés en commun, alors elles sont identiques.
Ce principe, très controversé, est la réciproque du principe
d'indiscernabilité des identiques, qui affirme que si deux choses
sont identiques, elles partagent toutes leurs propriétés. Les deux principes
réunis affirment donc que : « deux choses sont identiques si et
seulement si elles partagent toutes leurs propriétés ».
Principe de continuité[modifier | modifier
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Le principe de
continuité dit que les choses changent graduellement. Leibniz
écrit : Natura non facit saltus (« la
Nature ne fait pas de saut »). Chaque changement passe par un changement
intermédiaire qui s'actualise dans une infinité de choses. Ce principe sera
aussi employé pour montrer qu'une motion peut débuter d'un état de repos
complet et changer tranquillement par degré.
Logique et art combinatoire[modifier | modifier le code]
Combinaison des quatre éléments selon
Leibniz.
Œuvres sur ce thème : De arte combinatoria.
Article connexe : Caractéristique
universelle.
La logique occupe une part importante du
travail de Leibniz, bien qu'elle fut délaissée par les philosophes et les mathématiciens qui s'intéressaient chacun
aux travaux de Leibniz sur leurs disciplines respectives, et ce bien que chez
Leibniz ces matières forment un tout indissociable dont la logique assure la
cohésionR 25.
« La Logique est pour Leibniz la
Clef de la Naturen 5 »
— Yvon Belaval, Leibniz :
introduction à sa philosophieR 9
L'importance de la logique développée
par Leibniz en fait pour certains le plus grand logicien depuis Aristote13.
Leibniz estime qu'Aristote est le « premier
qui ait écrit mathématiquement en dehors des mathématiques48,49 ». Il avait une grande admiration
pour son œuvreR 26. Cependant, il l'estimait imparfaiteR 27 ; il trouvait que la logique
aristotélicienne présentait des lacunesR 28 et souhaitait l'améliorer50. Il s'intéressa particulièrement à la
syllogistique et ses premières contributions dans ce domaine se trouvent dans
le De arte combinatoriaR 28.
La logique de Leibniz est inspirée de
celle du philosophe médiéval Raymond Lulle51. Celui-ci, dans les Ars magna,
avance l'idée que les concepts et
les propositions peuvent
être exprimées sous la forme de combinaisons51. S'inspirant de Lulle, Leibniz explique
dans le De arte combinatoria comment on pourrait, dans un
premier temps constituer un « Alphabet des pensées humaines »,
composé de toutes les idées de baseR 29, puis découvrir de nouvelles vérités en
combinant les concepts pour former des jugements de manière exhaustive et
évaluer méthodiquement leur vérité51.
Sur ce principe, Leibniz théorise
un langage universel qu'il
nomme caractéristique
universelle ((lingua)
characteristica universalis), qui permettrait d'exprimer les concepts sous la
forme des concepts de base dont ils sont composés, et de le représenter de
manière à les rendre compréhensibles par tous les lecteurs, quelle que soit
leur langue maternelle51. Leibniz a étudié les hiéroglyphes égyptiens et les idéogrammes chinois en
raison de leur méthode pour représenter les mots, sous forme de dessins51. La caractéristique universelle
est censée exprimer non seulement les connaissances mathématiques, mais aussi la jurisprudence (il établit les
correspondances à la base de la déontique), l’ontologie (Leibniz
critiqua la définition que René Descartes donnait de la substance), voire la musique.[réf. souhaitée] Leibniz
n'est pas le premier à théoriser ce type de langage : avant lui, le
mathématicien français François Viète (xvie siècle), le philosophe
français René Descartes et
le philologue anglais George Dalgarno (xviie siècle) avaient déjà suggéré un
tel projet, notamment dans le domaine des mathématiques, mais aussi pour Viète pour
la communication51. Par ailleurs, le projet leibnizien
inspirera les projets de langue universelle de la fin du xixe siècle avec l'esperanto, puis l’interlingue,
version non dégradée du latin créée par Giuseppe Peano51. Il inspirera aussi l'idéographie de Gottlob Frege, le langage logique loglan et le langage de
programmation Prolog51.
Leibniz a aussi rêvé d’une logique qui
serait calcul algorithmique
et donc mécaniquement décidable : le calculus ratiocinator51. Un tel calcul pourrait être effectué
par des machines et ne serait donc pas sujet aux erreurs51. Leibniz annonce ainsi les mêmes idées
que celles qui inspireront Charles Babbage, William Stanley
Jevons, Charles Sanders Peirce et
son étudiant Allan
Marquand au xixe siècle, et qui
seront à la base du développement des ordinateurs après la Seconde Guerre
mondiale51.
« Leibniz croit pouvoir inventer,
pour la vérification des calculs logiques, des procédés techniques analogues à
la preuve par 9 employée
en Arithmétique. Aussi
appelle-t-il sa Caractéristique le juge des controverses, et la considère-t-il
comme un art d'infaillibilité. Il fait un tableau séduisant de ce que seront,
grâce à elle, les discussions philosophiques de l'avenir. Pour résoudre une
question ou terminer une controverse, les adversaires n'auront qu'à prendre la
plume, en s'adjoignant au besoin un ami comme arbitre, et à dire
« Calculons ! ». »
— Louis Couturat, La Logique de LeibnizR 30
Il a en même temps eu conscience des
limites de la logique formelle en affirmant que toute modélisation, pour être
correcte, nécessite d'être faite strictement en analogie avec le phénomène modélisé.[réf. nécessaire]
Leibniz est pour beaucoup le logicien le
plus important entre Aristote et les logiciens du xixe siècle à l'origine de la logique moderne : Auguste De Morgan[réf. nécessaire], George Boole, Ernst Schröder et Gottlob FregeA 2. Pour Louis Couturat, la logique
leibnizienne anticipait les principes des systèmes logiques modernes, voire les
dépassait sur certains pointsA 2.
Néanmoins, la plupart de ses textes
sur la logique consistent en des esquisses[réf. nécessaire] qui
n'ont été publiées que très tardivement voire oubliéesn 6,R 25. Se pose donc la question de savoir si
Leibniz a juste anticipé la logique moderne ou s'il a influencé celle-ciA 2. Il semble que la logique du xixe siècle s'est effectivement
inspirée de la logique leibnizienneA 2.
Métaphysique[modifier | modifier
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Œuvres sur ce thème : Discours de
métaphysique et Monadologie.
Rédigée en français en 1714 et
non publiée du vivant de l'auteur, la Monadologie représente une des
dernières étapes de la pensée de Leibniz. En dépit de ressemblances apparentes
avec des textes antérieurs, la Monadologie se distingue assez
fortement d'ouvrages comme le Discours de
métaphysique ou le Système nouveau de la nature et
de la communication des substances. La notion de substance individuelle
présente dans le Discours de métaphysique ne doit en effet pas
être confondue avec celle de monade.
La force[modifier | modifier le
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Pour Leibniz, la physique a sa raison dans la métaphysique. Si la physique étudie les
mouvements de la nature, quelle réalité est
ce mouvement ? Et quelle cause a-t-il ? Le
mouvement est relatif, c'est-à-dire qu'une chose se meut selon la perspective
d’où nous la regardons. Le mouvement n’est donc pas la réalité elle-même ;
la réalité est la force qui
subsiste en dehors de tout mouvement et qui en est la cause : la force
subsiste, le repos et le mouvement étant des différences phénoménales
relatives.
Leibniz définit la force comme « ce
qu’il y a dans l’état présent, qui porte avec soi un changement pour
l’avenir. » Cette théorie entraîne un rejet de
l’atomisme ; en effet, si l’atome est une réalité
absolument rigide, alors il ne peut perdre de force dans les chocs. Il faut
donc que ce que l’on nomme atome soit, en réalité, composé et élastique. L’idée
d’atome absolu est contradictoire :
« Les atomes ne sont que l’effet de la faiblesse de notre imagination,
qui aime à se reposer et à se hâter à venir dans les sous divisions ou
analyses. »
Ainsi la force est-elle la
réalité : la force est substance, et toute substance est force. La
force est dans un état, et cet état se modifie suivant des lois du changement.
Cette succession d’états changeants possède un ordre régulier, c’est-à-dire que
chaque état a une raison (cf. principe de raison suffisante) : chaque
état s’explique par celui qui précède, il y trouve sa raison. À cette notion
de loi se rattache également l’idée
d’individualité : l’individualité est pour Leibniz une série de
changements, série qui se présente comme une formule :
« La loi du changement fait l’individualité de chaque substance
particulière. »
La monade[modifier | modifier le
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Toute substance se développe ainsi
suivant des lois intérieures, en suivant sa propre tendance : chacune a
donc sa loi propre. Ainsi, si nous connaissons la nature de l’individu, pouvons-nous en dériver tous les
états changeants. Cette loi de l’individualité implique des passages à des
états non seulement nouveaux, mais aussi plus parfaits.
Ce qui existe est donc pour Leibniz
l’individuel ; il n’existe que des unités. Ni les mouvements, ni même les
corps n’ont cette substantialité : la substance étendue cartésienne suppose en
effet quelque chose d’étendu, elle est seulement un composé, un agrégat qui ne
possède pas par lui-même la réalité. Ainsi, sans substance absolument simple et
indivisible, n’y aurait-il aucune réalité. Leibniz nomme monade cette
réalité. La monade est conçue selon le modèle de notre âme :
« l’unité substantielle demande un être accompli, indivisible et
naturellement indestructible, puisque sa notion enveloppe tout ce qui lui doit
arriver, ce qu’on ne saurait trouver ni dans la figure ni dans le mouvement…
Mais bien dans une âme ou forme substantielle,
à l’exemple de ce que l’on appelle moi. »
Nous faisons l’observation de nos états
internes, et ces états (sensations, pensées, sentiments) sont en un perpétuel
changement : notre âme est une monade, et c’est d’après son modèle que
nous pouvons concevoir la réalité des choses, car il y a sans doute dans la
nature d’autres monades qui nous sont analogues. Par la loi de l’analogie (loi
qui se formule « tout comme ceci »), nous concevons toute existence comme
n’étant qu’une différence de degré relativement à nous. Ainsi, par exemple, il
y a des degrés inférieurs de conscience, des formes obscures de la vie psychique :
il y a des monades à tous les degrés de clarté et d’obscurité. Il y a une
continuité de toutes les existences, continuité qui trouve son fondement dans
le principe de raison.
Dès lors, puisqu’il n’existe que des
êtres doués de représentations plus ou moins claires, dont l'essence est dans cette activité
représentative, la matière se trouve réduite à l’état de phénomène. La naissance et la mort sont
également des phénomènes dans lesquels les monades s’obscurcissent ou
s’éclaircissent. Ces phénomènes ont de la réalité dans la mesure où ils sont
reliés par des lois, mais le monde, d’une manière générale, n’existe qu’en tant
que représentation.
Ces monades, en se développant selon une
loi interne, ne reçoivent aucune influence de l’extérieur :
« 7. II n’y a pas
moyen aussi d’expliquer comment une Monade puisse être altérée ou changée dans
son intérieur par quelque autre créature, puisqu’on n’y saurait rien
transposer, ni concevoir en elle aucun mouvement interne qui puisse être
excité, dirigé, augmenté ou diminué là-dedans, comme cela se peut dans les
composés ou il y a du changement entre les parties. Les Monades n’ont point de
fenêtres par lesquelles quelque chose y puisse entrer ou sortir. » (Monadologie)
Ajoutons que le
concept de monade a été influencé par la philosophie de Pierre Gassendi53, lequel reprend la tradition atomiste
incarnée par Démocrite, Épicure et Lucrèce. En effet l'atome, du grec « atomon » (indivisible) est l'élément
simple dont tout est composé. La différence majeure avec la monade étant que
celle-ci est d'essence spirituelle, alors que l'atome est d'essence
matérielle ; et donc l'âme, qui est une monade chez Leibniz, est composée
d'atomes chez Lucrèce.
L'harmonie préétablie[modifier | modifier
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Dès lors, comment
expliquer que tout se passe dans le monde comme si les monades s’influençaient
réellement mutuellement ? Leibniz explique cette concordance par une harmonie préétablie universelle
entre tous les êtres, et par un créateur commun de cette harmonie :
« Aussi Dieu seul
fait la liaison et la communication des substances, et c’est par lui que les
phénomènes des uns se rencontrent et s’accordent avec ceux des autres, et par
conséquent qu’il y a de la réalité dans nos perceptions. » (Discours
de métaphysique)
Si les monades
semblent tenir compte les unes des autres, c’est parce que Dieu les
a créées pour qu’il en soit ainsi. C’est par Dieu que les monades sont créées
d’un coup par fulguration, à l’état d’individualité qui les fait
être comme de petits dieux. Chacune possède un point de vue singulier sur le
monde, une vue de l’univers en miniature,
et toutes ses perspectives ont ensemble une cohérence interne, tandis que Dieu
possède l’infinité des points de vue qu’il crée sous la forme de ces substances
individuelles. La force et la pensée intimes des monades
sont donc une force et une pensée divines. Et l’harmonie est dès l’origine dans
l’esprit de Dieu : elle est préétablie.
Si certains commentateurs
(par exemple Alain Renaut, 1989)
ont voulu voir dans l'harmonie préétablie un schème abstrait qui rétablit,
seulement après coup, la communication entre les monades, monades qui seraient
alors les signes d'une fragmentation du réel en unités indépendantes, cette
interprétation a été rejetée par l'un des commentaires les plus importants de
l'œuvre de Leibniz, celui de Dietrich Mahnke, intitulé La synthèse
de la Mathématique
universelle et de la Métaphysique de l'individu (1925).
Inspirant celui de Michel Fichant,
Mahnke souligne que l'harmonie universelle précède la monade : le choix de
chaque monade se fait non par des volontés particulières de Dieu, mais par une
volonté primitive, qui choisit l'ensemble des monades : chaque notion
complète d'une monade individuée est ainsi enveloppée dans le choix primitif du
monde. Aussi, « l'universalité harmonique (…) est inscrite dans la
constitution interne primitive de chaque individu. »54.
Il ressort enfin de
cette idée de la monade que l’univers n’existe pas en dehors de la monade, mais
qu’il est l’ensemble de toutes les perspectives. Ces perspectives naissent de
Dieu. Tous les problèmes de la philosophie sont ainsi déplacés dans
la théologie.
Cette transposition
pose des problèmes qui ne sont pas vraiment résolus par Leibniz :
·
comment une substance absolue peut-elle naître ?
·
comment Dieu peut-il avoir une infinité de perspectives et en faire des
substances au sein d’une harmonie préétablie ?
Malebranche résumera
tous ces problèmes en une formule : Dieu ne crée pas des dieux.
L'union de l'âme et du corps[modifier | modifier le code]
Sa théorie de l’union de l’âme et du
corps suit naturellement son idée de la monade. Le corps est un agrégat de monades, dont les
rapports avec l’âme sont réglés dès le départ comme deux
horloges que l’on aurait synchronisées. Leibniz décrit ainsi la représentation
du corps (c’est-à-dire du multiple) par l’âme :
« Les âmes sont
des unités et les corps sont des multitudes. Mais les unités, quoiqu’elles
soient indivisibles, et sans partie, ne laissent de représenter des multitudes,
à peu près comme toutes les lignes de la circonférence se réunissent dans le
centre. »
Épistémologie[modifier | modifier
le code]
Œuvres sur ce thème : Nouveaux
Essais sur l'entendement humain.
Bien que n'étant pas
aussi traitée en termes de quantité que la logique, la métaphysique, la théodicée et la philosophie naturelle,
l'épistémologie (ici
au sens anglo-saxon du terme : étude de la
connaissance) reste un thème d'important travail de la part de
LeibnizA 1. Leibniz est innéiste, et assume pleinement s'inspirer
de Platon, sur la question de l'origine des idées
et de la connaissanceA 1.
Le principal ouvrage
de Leibniz en la matière sont les Nouveaux
Essais sur l'entendement humain, rédigés en françaisB 7, commentaire de l'Essai sur
l'entendement humain de John LockeA 1,55. Les Nouveaux essais sont
achevés en 1704B 7. Mais la mort de Locke convainc Leibniz
de reporter leur publication, ce dernier trouvant malvenu de publier une
réfutation d'un homme ne pouvant se défendreB 1. Ils ne paraîtront finalement que de
manière posthume, en 1765B 7.
Le philosophe anglais
défend une position empiriste, selon
laquelle toutes nos idées nous viennent de l’expérienceA 1. Leibniz, sous la forme d’un dialogue
imaginaire entre Philalèthe, qui cite les passages du livre de Locke, et
Théophile, qui lui oppose les arguments leibniziens, défend une position innéiste : certaines idées sont en
notre esprit dès la naissance. Ce sont
des idées qui sont constitutives de
notre entendement même,
comme celle de causalité. Les idées innées peuvent être
activées par l'expérience, mais il a fallu pour cela qu’elles existent d’abord
potentiellement dans notre entendement.
Théologie philosophique[modifier | modifier
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Œuvres sur ce thème : Essais de Théodicée.
Existence et transcendance de Dieu[modifier | modifier le code]
Leibniz s'est beaucoup
intéressé à l'argument ontologique de
l'existence
de Dieu à partir des années 1670, et a échangé à ce sujet
avec Baruch SpinozaA 1. Il réfute l'argumentation de René Descartes dans la cinquième
méditation des Méditations
métaphysiques : Dieu a toutes les perfections, or
l'existence est une perfection, donc Dieu existeA 1. Pour Leibniz, il s'agit surtout de
montrer que toutes les perfections sont compossibles, et que l'existence est une
perfection. Leibniz montre la première prémisse dans son essai Quod ens perfectissimum existit (1676),
et la seconde dans un autre court écrit de la même périodeA 1.
La démonstration de
Leibniz, qui a des ressemblances avec la preuve
ontologique de Gödel, établie par Kurt Gödel dans les années 1970A 1 :
1. Dieu est un être ayant
toutes les perfections (par définition) ;
2. une perfection est une
propriété simple et absolue (par définition) ;
3. l'existence est une
perfection ;
4. si l'existence fait
partie de l'essence d'une chose, alors c'est un être nécessaire ;
5. s'il est possible pour
un être nécessaire d'exister, alors il existe nécessairement ;
6. il est possible pour
un être d'avoir toutes les perfections ;
7. donc, un être nécessaire
(Dieu) existe.
Leibniz s'est
également intéressé à l'argument
cosmologiqueA 1. L'argument cosmologique chez Leibniz
découle de son principe de
raison suffisanteA 1. Chaque vérité a une raison suffisante,
et la raison suffisante de l'ensemble des séries de vérités est nécessairement
située hors des séries, et c'est cette raison ultime que nous appelons DieuA 1.
Dans les Essais de Théodicée,
Leibniz parvient à démontrer l'unicité de Dieu, son omniscience, son omnipotence et sa bienveillanceA 1.
Théodicée[modifier | modifier le
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Article détaillé : Meilleur des
mondes possibles.
Le terme de « théodicée » signifie étymologiquement
« justice de Dieu » (du grec Θεὸς / théos (« Dieu ») et δίϰη / dikè (« justice »))56. Il s'agit d'un néologisme inventé par Leibniz lui-même57. S'il ne l'a jamais rigoureusement
définin 7, le terme est généralement compris
comme une « partie de la théologie naturelle qui
traite de la justice de Dieu »56, un discours se proposant de « justifier
la bonté de Dieu par la réfutation des arguments tirés de l’existence du mal
dans ce monde, et par suite la réfutation des doctrines athées ou dualistes qui
s'appuient sur ces arguments »59. Il est essentiel de souligner le
principal enjeu de la théodicée leibnizienne. La question est d’abord :
comment accorder l’existence du mal avec l’idée de la perfection générale de
l’univers ? Mais, par-delà les difficultés internes à la métaphysique
leibnizienne, on trouve le problème suivant : comment accorder l’idée de
la responsabilité ou de la culpabilité de l’homme dans le mal avec le sentiment
que cet homme agit de la seule manière dont il était possible qu’il agît. La
réponse de Leibniz au conflit entre nécessité et liberté est originale.
L’exemple de Judas le
traître, tel qu’il est analysé dans la section 30 du Discours
de Métaphysique, est éclairant : certes, il était prévisible de toute
éternité que ce Judas-là dont Dieu a laissé l’essence venir à l’existence,
pècherait comme il a péché, mais il n’empêche que c’est bien lui qui pèche. Le
fait que cet être limité, imparfait (comme toute créature) entre dans le plan
général de la création, et donc tire en un sens son existence de Dieu, ne le
lave pas en lui-même de son imperfection. C’est bien lui qui est imparfait, de
même que la roue dentée, dans une montre, n’est rien d’autre qu’une roue
dentée : le fait que l’horloger l’utilise pour fabriquer une montre ne
rend pas cet horloger responsable du fait que cette roue dentée n’est rien
d’autre, rien de mieux qu’une roue dentée.
Le principe de
raison suffisante, parfois nommé principe de « la raison
déterminante » ou le « grand principe du pourquoi », est le
principe fondamental qui a guidé Leibniz dans ses recherches : rien n’est
sans une raison qui explique pourquoi il est, plutôt qu’il n’est pas, et
pourquoi il est ainsi, plutôt qu’autrement. Leibniz ne nie pas que le mal
existe. Il affirme toutefois que tous les maux ne peuvent pas être
moindres : ces maux trouvent leur explication et leur justification dans
l’ensemble, dans l’harmonie du tableau de l’univers. « Les défauts
apparents du monde entier, ces taches d’un soleil dont le nôtre n’est qu’un
rayon, relèvent sa beauté bien loin de la diminuer » (Théodicée,
1710 – parution en 1747).
Répondant à Pierre Bayle, il établit la démonstration
suivante : si Dieu existe, il est parfait et unique. Or, si Dieu est
parfait, il est « nécessairement » tout-puissant, toute bonté et
toute justice, toute sagesse. Ainsi, si Dieu existe, il a, par nécessité, pu,
voulu et su créer le moins imparfait de tous les mondes imparfaits ; le
monde le mieux adapté aux fins suprêmes.
En 1759, dans
le conte philosophique Candide, Voltaire fait de son personnage Pangloss
le prétendu porte-parole de Leibniz46. En vérité, il y déforme volontairement[réf. nécessaire] sa
doctrine en la réduisant à la formule[réf. nécessaire] :
« tout est au mieux dans le meilleur des
mondes possibles »46. Cette formule est une mauvaise
interprétation : Leibniz n'affirme nullement que le monde est parfait mais
que le mal est réduit à son minimum46. Jean-Jacques Rousseau rappellera
à Voltaire l’aspect contraignant de la démonstration de Leibniz : « Ces
questions se rapportent toutes à l’existence de Dieu. (…) Si l’on m’accorde la
première proposition, jamais on n’ébranlera les suivantes ; si on la nie,
il ne faut pas discuter sur ses conséquences. » (Lettre du 18 août 1756).[réf. nécessaire] Toutefois,
le texte de Voltaire ne s'oppose pas à Leibniz sur un plan théologique ni métaphysique : le conte de Candide trouve
son origine dans l'opposition entre Voltaire et Rousseau, et son contenu
cherche à montrer que « ce ne sont pas les raisonnements des
métaphysiciens qui mettront fin à nos maux », faisant l'apologie d'une
philosophie volontariste invitant les hommes à « organiser eux-mêmes la
vie terrestre » et où le travail est présenté comme « source de
progrès matériels et moraux qui rendront les hommes plus heureux »60.
Éthique[modifier | modifier le
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Si l'éthique constitue le seul champ
traditionnel de la philosophie pour lequel Leibniz n'est généralement pas
considéré comme un important contributeur, comme Spinoza, Hume ou Kant, Leibniz fut fort intéressé par ce
domaine13. Il est vrai qu'en comparaison avec sa
métaphysique, la pensée éthique de Leibniz ne se distingue pas particulièrement
par sa portée ou son originalité13. Pour autant, il s'est engagé dans des
débats centraux de l'éthique sur les fondements de la justice et la question de l'altruisme13.
Pour Leibniz, la justice est la science a priori du bien,
c'est-à-dire qu'il y a des bases rationnelles et objectives de la justice13. Il rejette la position selon laquelle
la justice est le décret du plus fort, position qu'il associe à Thrasymaque qui la défend face à Socrate dans la République de Platon, mais également à Samuel von Pufendorf et Thomas Hobbes13. En effet, appliquant cette conception,
on en arrive à la conclusion que les commandements divins sont justes
uniquement parce que Dieu est le plus
puissant de tous les législateurs13. Pour Leibniz, cela revient à rejeter
la perfection de Dieu ; pour lui, Dieu
agit selon la meilleure manière, et pas seulement de façon arbitraire13. Dieu n'est pas parfait seulement dans
son pouvoir, mais également dans sa sagesse13. Le standard de justice a
priori et éternel auquel adhère Dieu doît être la base de la théorie
du droit naturel13.
Leibniz définit la
justice comme la charité de la
personne sage13. Bien que cette définition puisse
paraître étrange à ceux qui sont habitués à une distinction entre justice et
charité, la véritable originalité de Leibniz est sa définition de la charité et de l'amour13. En effet, au xviie siècle se pose la question de la
possibilité d'un amour désintéressé. Il semble que chaque être agisse de
manière à persévérer dans l'existence, ce que Hobbes et Spinoza désignent sous le terme de conatus à la base de leurs psychologies respectives13. Selon ce point de vue, celui qui aime
est celui qui voit dans cet amour un moyen d'améliorer son existence ;
l'amour est alors réduit à une forme d'égoïsme, et quand bien même il serait bienveillant, il lui manquerait une
composante altruiste13. Pour résoudre cette incompatibilité
entre l'égoïsme et l'altruisme, Leibniz définit l'amour comme le fait de
prendre du plaisir au bonheur d'autrui13. Ainsi, Leibniz ne nie pas le principe
fondamental de la conduite de chaque individu, la recherche du plaisir et de l'intérêt personnel,
mais parvient à le lier à la préoccupation, altruiste, du bien-être d'autrui13. Ainsi, l'amour est défini comme
la coïncidence entre
l'altruisme et l'intérêt personnel ; la justice est la charité de la
personne sage ; et la personne sage, dit Leibniz, est celle qui aime tout13.
Mathématiques[modifier | modifier
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Les travaux
mathématiques de Leibniz se trouvent dans le Journal des savants de Paris,
les Acta Eruditorum de Leipzig (qu'il a contribué à fonder)
ainsi que dans son abondante correspondance avec Christian Huygens, les frères Jean et Jacques Bernoulli, le marquis de L'Hôpital, Pierre Varignon, etc.
Calcul infinitésimal[modifier | modifier
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On attribue souvent
à Isaac Newton et à Leibniz l'invention
du calcul infinitésimal.
En vérité, on retrouve dès Archimède (iiie siècle av. J.-C.), les prémices de ce type de calcul61. Il sera développé par la suite
par Pierre de Fermat, François Viète et
sa codification de l'algèbre[réf. nécessaire],
et René Descartes et son
algébrisation de la géométrie[réf. nécessaire]61.
Tout le xviie siècle étudie l’indivisible et
l’infiniment petit. Comme Newton, Leibniz domine tôt les
indéterminations dans le calcul des dérivées. De plus il développe un
algorithme qui est l’outil majeur pour l’analyse d’un tout et de ses parties,
fondé sur l’idée que toute chose intègre des petits éléments dont les
variations concourent à l’unité. Ses travaux sur ce qu’il appelait la
« spécieuse supérieure » seront poursuivis par les frères Bernoulli,
le marquis de L'Hôpital, Euler et Lagrange.
Notation[modifier | modifier le
code]
Article détaillé : notation de Leibniz.
Selon Leibniz, la
symbolique mathématique n'est rien de plus qu'un échantillon concernant l'arithmétique et l'algèbre de son projet plus général
de caractéristique
universelleR 31. Selon lui, le développement des
mathématiques dépend avant tout de l'utilisation d'un symbolisme
approprié ; ainsi considère-t-il que les progrès qu'il a fait faire aux
mathématiques sont dus à ce qu'il a réussi à trouver des symboles adéquats à la
représentation des quantités et de leurs relationsR 31. Le principal avantage de sa méthode
de calcul infinitésimal sur
celle de Newton (méthode des fluxions) est en effet son
utilisation de signes plus judicieuseR 31.
Il est à l’origine de
plusieurs termes :
·
« fonction »
qu'il introduit en 169262 (en latin, functio signifie
« accomplissement, exécution »63) ;
·
« coordonnées » ;
·
du terme de « différentielle » (que Newton appelle
« fluxion »).
Il crée également
plusieurs nouvelles notations :
·
introduit en
1692 en même temps que le terme « fonction »62 ;
·
pour la différentielle ;
·
pour l'intégrale.
On lui doit aussi une
définition logique de l'égalité.
Il fait également
évoluer la notation en arithmétique
élémentaire :
·
Pour éviter la confusion entre la croix de
multiplication (a x b) et la lettre x, il utilise dès 1698 le point médian pour noter la multiplication (a · b), usage qui se
généralise au xviiie siècle en
Europe et est toujours en vigueur de nos jours64 ;
·
À partir de 1684, il utilise le deux-points (a : b) pour symboliser
la division. Cet usage se généralise dans la
majeure partie de l'Europe, à l'exception des pays anglophones qui utilisent l'obélus (a ÷ b). En 1923, la Mathematical
Association of America recommande de remplacer ces deux
notations par l'écriture
fractionnaire, mais on les retrouve encore aujourd'hui64.
Système binaire[modifier | modifier
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Joachim Bouvet envoya
à Leibniz un diagramme représentant les 64 hexagrammes de Fuxi (1701).
Leibniz s'est
intéressé de près au système binaire.
Il est parfois vu comme en étant l'inventeur, bien que ce ne soit pas le cas.
En effet, Thomas Harriot,
mathématicien et scientifique anglais, avait déjà travaillé sur des systèmes non décimaux : binaire, ternaire, quaternaire et quinaire, mais
également des systèmes de base plus élevée65. Selon Robert Ineichen, de l'université de
Fribourg, Harriot est « probablement le premier inventeur du
système binaire »65. Selon Ineichen, Mathesis
biceps vetus et nova de l'homme d'Église espagnol Juan Caramuel y
Lobkowitz est la première publication connue en Europe sur les
systèmes non décimaux, dont le binaire65. Enfin, John Napier traite de l'arithmétique
binaire dans les Rabdologiæ (1617) et Blaise Pascal affirme dans le De
numeris multiplicibus (1654/1665) que le système décimal n'est pas
obligatoire65.
Leibniz cherche un
remplacement au système décimal à partir de la fin du xviie siècle66. Il découvre l'arithmétique binaire
dans un livre chinois vieux de 2 500 ans,
le Yi Jing (« Classique des
changements »)66. Il écrit un article qu'il nomme
« Explication de l'arithmétique binaire, qui utilise seulement les
caractères 1 et 0, avec quelques remarques sur son utilité, et sur la lumière
qu'elle jette sur les anciennes figures chinoises de Fu Xi » — Fu
Xi étant l'auteur légendaire du Yi Jing66. Lors d'un séjour à Wolfenbüttel, il
présente son système au duc Rodolphe-Auguste,qui
est très impressionné. Il le met en relation avec la création du monde. Au
commencement était le néant (le 0) ; au premier jour seul existait
Dieu ; après 7 jours (en notation binaire, le 7 s'écrit 111), tout
existait, puisqu'il n'y avait plus de 0. Leibniz crée aussi une monnaie avec,
sur l'avers, une représentation du duc et, sur le revers, une allégorie de la
création des nombres binaires.
Quand il est fait
membre de l'Académie royale des sciences de Paris, en 1699, Leibniz envoie un
écrit présentant le système binaire. Si les académiciens manifestèrent leur
intérêt pour la découverte, ils jugèrent néanmoins qu'elle était fort difficile
à manier et attendirent que Leibniz présente des exemples d'application.
Plusieurs années plus tard, il expose à nouveau son étude, qui est mieux accueillie ;
il la relie cette fois aux hexagrammes du Yi Jing. Son article est
présent dans l'Histoire de l’Académie royale des sciences de 1703B 8, ainsi qu'un compte-rendu rédigé par un
contemporain, « Nouvelle Arithmétique binaire »B 13. Reconnaissant cette manière de
représenter les nombres comme un héritage très lointain du fondateur de
l’Empire chinois « Fohy », Leibniz
s’interroge longuement sur l’utilité des concepts qu’il vient de présenter,
notamment en ce qui concerne les règles arithmétiques qu’il développe.
Finalement, il semble
conclure que la seule utilité qu’il voit dans tout ceci est une sorte de beauté
essentielle, qui révèle la nature intrinsèque des nombres et de leurs liens
mutuels67.
Autres travaux[modifier | modifier
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Leibniz s’intéresse
aux systèmes d’équations et pressent l’usage des déterminants.
Dans son traité sur l’art combinatoire, science générale de la forme et
des formules, il développe des techniques de substitution pour la
résolution d’équations. Il travaille sur la convergence des séries, le
développement en série entière des
fonctions comme l’exponentielle,
le logarithme, les fonctions
trigonométriques (1673). Il découvre la courbe
brachistochrone et s’intéresse à la rectification des courbes
(calcul de leur longueur). Il a étudié le traité des coniques de Pascal et écrit sur le sujet. Il est le
premier à créer la fonction (conspectus
calculi). Il étudie les enveloppes de courbes et la recherche d’extremum pour une
fonction (Nova methodus pro maximis et minimis, 1684).
Il tente aussi une
incursion dans la théorie des graphes et
la topologie (analysis situs).
Autres travaux[modifier | modifier
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Physique[modifier | modifier le
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Leibniz, comme de
nombreux mathématiciens de son temps, était aussi physicien. Bien qu'il soit
aujourd'hui connu pour sa métaphysique et sa théorie de l'optimisme, Leibniz
s'est imposé comme une des principales figures de la révolution
scientifique au même titre que Galilée, Descartes, Huygens, Hooke et NewtonA 3. Leibniz est devenu très tôt mécaniste,
vers 1661, alors qu'il étudiait à Leipzig,
comme il le relate dans une lettre à Nicolas
RémondA 3. Cependant, une différence profonde le
sépare d'Isaac Newton :
si Newton considère que « la physique se garde de la
métaphysique »[réf. nécessaire] et
cherche à prévoir les phénomènes par sa physique, Leibniz cherche à découvrir
l'essence cachée des choses et du monde, sans chercher à obtenir des calculs
précis à propos de phénomènes quelconques. Il en est venu ainsi à reprocher
à René Descartes et
à Newton de ne pas savoir se passer d'un Deus
ex machina (une raison divine cachée) dans leurs physiques, car celles-ci
n'expliquaient pas tout ce qui est, ce qui est possible et ce qui n'est pas68.
Leibniz a inventé le
concept d'énergie cinétique,
sous le nom de « force vive ». Il
s'oppose à l'idée de Descartes que la quantité mv (qu'on
appelait à cette époque force motrice ou quantité de mouvement) se conservait
dans les chocs, indépendamment des directions du mouvement69.
« Il se trouve
par la raison et par l’expérience que c’est la force vive absolue [mv2]
qui se conserve et nullement la quantité de mouvement. »
— Gottfried
Wilhelm Leibniz, Essai de dynamique (1691)
Le principe de
moindre action a été découvert en 1740 par Maupertuis.
En 1751, Samuel König affirma
avoir une lettre de Leibniz, datée de 1707, dans laquelle il énonçait ce même
principe, donc bien avant Maupertuis. L'Académie de Berlin chargea Leonhard Euler de se pencher sur le
problème de l'authenticité de cette lettre. Euler fit un rapport, en 1752, où
il conclut à un faux70 : König aurait inventé l'existence
de cette lettre de Leibniz. Ce qui n'empêche pas Leibniz d'avoir, en optique,
avancé un énoncé (sans formalisme mathématique) proche du principe de Fermat71, vers 1682n 9.
Dans ses Philosophiae
naturalis principia mathematica, Isaac Newton conçoit
l'espace et le temps comme des choses absoluesA 3. Dans sa correspondance avec Samuel Clarke, qui se fait l'avocat des idées
de Newton, Leibniz réfute ces idées et propose un système alternatifA 3. Selon lui, l'espace et
le temps ne sont pas des choses dans
lesquelles se situent les objets, mais un système de relations entre ces objetsA 3. L'espace et le temps sont des
« êtres de raison », c'est-à-dire des abstractions à partir des
relations entre objetsA 3.
« J'ai marqué
plus d'une fois que je tenais l'espace pour quelque chose de purement relatif,
comme le temps ; pour un ordre de coexistences comme le
temps est un ordre de successions… Je ne crois pas qu’il y ait
aucun espace sans matière. Les expériences qu’on appelle du vide, n'excluent
qu'une matière grossière »
— Troisième
écrit de M. Leibniz ou réponse à seconde réplique
de M. Clarke, 27 février 1716, trad. L. Prenantn 10.
Biologie[modifier | modifier le
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Leibniz fut très
intéressé par la biologie5. Sa rencontre avec les microscopistes Jan Swammerdam et Antoni van
Leeuwenhoek à La Haye en 1676 auront
une grande influence sur ses conceptions du corps animal5.
Dans les années 1670 et le début des années 1680, Leibniz se consacre à des vivisections à échelle macroscopique et
étudie principalement les fonctions et les relations entre organes5. À cette époque, il conçoit les animaux
à la manière de René Descartes,
c'est-à-dire tels des machines obéissant à des principes
mécaniques, les parties étant structurées et ordonnées pour le bon
fonctionnement du tout5. Selon Leibniz, les caractéristiques
déterminantes d'un animal sont la nutrition et la locomotion autonomes5. Leibniz croit que ces deux facultés
sont le résultat de processus
thermodynamiques internes : les animaux sont donc des
machines hydrauliques, pneumatiques et pyrotechniques5.
La vision de Leibniz
change radicalement dans les années 1690 quand il se consacre à
l'étude microscopique des
différentes parties d'un corps animal en tant que micro-organisme à part entière5. Inspiré par les découvertes de
Swammerdam et Leeuwenhoek, qui révèlent que le monde est peuplé d'organismes
vivants invisibles à l'œil nu5, et adoptant le point du vue commençant
à se répandre à l'époque, selon lequel les organismes vivant à l'intérieur d'un
plus grand ne sont pas seulement des « habitants », mais des parties
constituantes de l'organisme hôte, Leibniz conçoit maintenant l'animal comme
une machine constituée elle-même de machines, cette relation étant vraie à
l'infini5. À la différence des machines
artificielles, les machines animales, que Leibniz appelle « machine
divine », ne possèdent donc aucune partie individuelle5. Pour répondre à la question de l'unité
d'un tel imbriquement infini, Leibniz répond que les constituants de la machine
divine sont dans une relation de dominant à dominé5. Par exemple, le cœur est la partie du corps chargée de
pomper le sang pour maintenir le corps en vie, et
les parties du cœur sont chargées de maintenir le cœur en activité5. Cette relation de domination assure
l'unité de la machine animale5. Il est à noter que ce sont les corps
des animaux, et non les animaux eux-mêmes, qui comprend les autres animaux5. En effet, dans le cas contraire, cela
entrerait en contradiction avec la conception leibnizienne de la substance, puisque les animaux, constituées de
parties autonomes, perdraient leur unité en tant que substances corporelles5.
Médecine[modifier | modifier le
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Leibniz tache d'être
au fait des progrès médicaux et de suggérer des perfectionnements pour cette
science qui en est encore à un stade très élémentaire. La circulation sanguine
n'a été découverte qu'à peine cent ans plus tôt et il faudra encore attendre
non loin de deux siècles avant que les médecins ne se lavent les mains
systématiquement avant une opération. En 1691, lorsque Justel lui apprend
l'existence d'un remède contre la dysenterie, il fait tout pour se procurer
cette racine (ipécacuana) provenant d'Amérique du Sud et milite pour son
utilisation en Allemagne. Quelques années plus tard, dans une lettre adressée à
la princesse Sophie, il propose une série de recommandations en matière de
médecine, qui nous semblent aujourd'hui aller de soi.
Pour faire progresser
la médecine, il fallait favoriser les recherches médicales et la diffusion des
résultats. Il était fondamental que le diagnostic précède le traitement. Il
fallait par ailleurs observer les symptômes de la maladie et consigner une
histoire écrite de son évolution et des réactions du patient au traitement. Il
importait de surcroît de divulguer des rapports sur les cas les plus
intéressants : en ce sens, il était essentiel que les hôpitaux disposent
de fonds et de personnels adéquats. Il défend enfin la nécessité d'une médecine
préventive et la création d'un Conseil de santé, composé d'hommes politiques et
de médecins capables de proposer un certain nombre de mesures pour les maladies
à grande propagation sociale, comme les épidémies périodiques. Le médecin et
philosophe Ramazzini73, qu'il rencontre à Modène, attire son attention sur l'importance
des statistiques médicales. Leibniz est convaincu que la diffusion de telles
statistiques entraînera une amélioration substantielle, en ceci que les
médecins seront mieux équipés au moment de traiter les maladies les plus
fréquentes. Il insiste sur ce thème dans différentes instances et propose même
au Journal des savants de publier ces statistiques
annuellement, selon le modèle établi par Ramazzini74.
Géologie[modifier | modifier le
code]
Leibniz manifesta
constamment un vif intérêt pour l'étude de l'évolution de la Terre et des espèces.
Lors de ses voyages, il s'intéressait toujours aux cabinets de curiosités, où
il pouvait observer des fossiles et des résidus minéraux. Pendant son séjour
dans le Harz et ses voyages en Allemagne et en
Italie, il recueillit de nombreux échantillons de minéraux et fossiles. Il
rencontra Niels Stensen à
Hanovre et lut Kircher. Dans
le cadre de son travail inachevé sur l'histoire de la maison de Brunswick,
Leibniz rédigea une préface intitulée Protogaea traitant de l'histoire naturelle et
de la géologie, écrite en 1691
mais publiée en 1749 seulement. Il inclut en outre un résumé de sa théorie de
l'évolution de la Terre dans Théodicée.
Protogéa est le premier
ouvrage englobant un large éventail des grandes questions géologiques :
l'origine de la planète Terre, la formation du relief, les causes des marées,
des strates et des minéraux, ou encore l'origine organique des fossiles.
Leibniz reconnaissait l'origine ignée de la planète et l'existence d'un feu
central. Cependant, contrairement à Descartes qui indiquait que le feu était la
cause des transformations terrestres, il considérait également l'eau comme un
agent géologique. Les montagnes provenaient selon lui d'éruptions antérieures
au déluge, provoquées non seulement par les pluies, mais aussi par l'irruption
d'eau du sous-sol. Il citait par ailleurs l'eau et le vent en tant que
modeleurs du relief et distinguait deux types de roches : magmatiques et
sédimentaires.
Il fut de surcroît
l'un des pionniers de la théorie de l'évolution, émettant l'idée que les différences
observées entre les animaux existants et les fossiles trouvés s'expliquaient
par la transformation des espèces tout au long des révolutions géologiques5,75.
Bibliothéconomie[modifier | modifier
le code]
Leibniz fut
bibliothécaire à Hanovre à
partir de 1676 et à Wolfenbüttel à
partir de 1691R 32. On lui proposa également ce poste
au Vatican en 1686 et
à Paris en 1698 (ainsi
que peut-être à Vienne), mais
il refusa par fidèlité au luthéranisme, ces postes nécessitant la
conversion au catholicismeR 10.
Dans sa Représentation
à S.A.S. le
duc de Wolfenbüttel pour l'encourager à l'entretien de sa Bibliothèque,
Leibniz explique comment il entendait l'exercice ses fonctionsR 32. À son mémoire il joint deux plans
de classification
de bibliothèque fondée sur la classification des sciences,
qui devait aussi servir de base à l'Encyclopédie — Leibniz dit à ce
propos dans une lettre au duc Jean-Frédéric en 1679 :
« Il faut qu'une Bibliothèque soit une Encyclopédie »R 32 :
·
la première classification (« Idea
Leibnitiana bibliothecæ publicæ secundum classes scientiarum ordinandæ »t 13), les sciences sont rangées dans
l'ordre suivant qui rappelle celui des « quatre
facultés » : théologie, droit, médecine, physique, philosophie, mathématiques pures et appliquées, philologie, éloquence et poésie, géographie, histoire
·
la seconde classification (« Idea Leibnitiana
Bibliothecæ ordinandæ contractior »t 14), les rubriques principales sont
classés ainsi : théologie (theologia), jurisprudence (jurisprudentia), médecine (medicina), philosophie intellectuelle (philosophia
intellectualis), philosophie des choses imaginables ou mathématiques (philosophia rerum
imaginationis seu mathematica), philosophie des choses sensibles ou physique (philosophia rerum
sensibilium seu physica), philologie (philologica), histoire civile (historia civilis), histoire littéraire (historia
literaria) — on peut noter que la physique est déplacée après les
mathématiques, dans un ordre plus naturel selon Louis Couturat.
Louis Couturat,
dans La Logique de Leibniz, fait remarquer l'ordre et la
distinction des trois parties de la philosophie (métaphysique, mathématique et physique), distinction fondée sur celle de
leurs objets, c'est-à-dire de nos facultés de connaître : objets de
l'entendement pur, de l'imagination, des sensR 32.
Il a conçu le projet
d’une encyclopédie ou
« bibliothèque universelle » :
« Il importe à la
félicité du genre humain que soit fondée une Encyclopédie, c’est-à-dire une
collection ordonnée de vérités suffisant, autant que faire se peut, à la
déduction de toutes choses utiles. »
— Gottfried
Wilhelm Leibniz, Initia et specimina
scientiæ generalis, 1679-1680B 14
Histoire[modifier | modifier le
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Leibniz, dès les
années 1670, a aussi une importante activité d'historien76. Elle est au début liée à son intérêt
pour le droit, qui le conduit à développer des travaux d'histoire du droit, et
à publier, dans les années 1690, un important recueil de documents juridiques
médiévaux. Elle est aussi liée à la commande que lui passe en 1685 l'électeur
de Hanovre : une histoire de la maison de Brunswick. Convaincu que cette
famille aristocratique a en partie des origines semblables à la maison
italienne des Este, Leibniz entreprend d'importants travaux sur l'histoire de
l'Europe du ixe au xie siècle. Il se rend en Allemagne du
sud et en Autriche, fin 1687, pour réunir la documentation nécessaire à son
enquête. Une découverte faite à Augsbourg en avril
1688 élargit notablement ses perspectives ; il peut en
effet consulter dans le monastère bénédictin de cette localité le codex Historia
de guelfis principibus, dans lequel il trouve les preuves des liens entre les
guelfes, fondateurs du duché de Brunswick-Lunebourg et la maison d'Este, nobles
italiens du duché de Ferrare et de Modène. Cette découverte le contraint à
prolonger son voyage vers Italie, en particulier à Modène, jusqu'en 1690. Le
travail historique de Leibniz est autrement plus complexe que prévu et, en
1691, il explique au duc que l'ouvrage pourrait être achevé en quelques années
s'il bénéficiait d'une collaboration, ce qu'il obtient avec le recrutement d'un
secrétaire. Il rédige tout de même la partie relative à ses découvertes ;
si trois tomes voient effectivement le jour, l'ouvrage ne sera jamais achevé
avant son décès en 1716. Leibniz participe ainsi aux travaux de l'époque, qui
fondent, avec Jean Mabillon, Étienne Baluze ou Papebrocke, la critique
historique ; il apporte des éléments importants aux questions de
chronologie et de généalogie des familles souveraines d'Europe. Il engage au
sujet de la maison des Este une polémique fameuse avec le grand savant italien
Antonio Muratori77.
Politique et diplomatie[modifier | modifier
le code]
Leibniz était très
intéressé par les questions politiquesR 20.
Peu après son arrivée
à Mayence, il publie un court traité où il
cherche à régler par déduction la question de la succession au trône de
Pologne6,R 20.
En 1672,
Boyneburg l'envoya en mission diplomatique à Paris pour
convaincre Louis XIV de porter ses conquêtes vers l'Égypte plutôt
que l'Allemagne, selon le plan conçu par Leibniz lui-même. Au-delà de
l'objectif de négociations de paix en Europe, il se rendait à Paris avec
d'autres desseins : rencontrer le bibliothécaire royal Pierre de Carcavi,
lui faire part de la machine arithmétique sur laquelle il travaillait et entrer
à l'Académie des sciences de ParisR 20.
Iréniste, Leibniz chercha la réunification des
Églises chrétiennes catholiques et protestantesR 6, ainsi que l'unification des branches
du protestantisme que constituent le luthéranisme et Églises réformées.
Il chercha autant de soutien que possible, en particulier parmi les puissants,
conscient que s'il ne parvenait pas à impliquer le pape, l'empereur ou un
prince régnant, ses chances de réussite resteraient maigres. Au cours de sa
vie, il rédigea divers écrits défendant cette idée, notamment Systema
theologicum, un ouvrage qui proposait la réunification du point de vue d'un
catholique, qui ne fut publié qu'en 1845. Avec son ami l'évêque Cristóbal de
Rojas y Spínola qui militait comme lui pour la réunification des confessions
protestantes ils envisagèrent de favoriser une coalition diplomatique entre les
électeurs de Brunswick-Lunebourg et de Saxe, face à l'empereur qui avait
manifesté son opposition au projet de réunification religieuse3,78.
Droit[modifier | modifier le
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Technologie et ingénierie[modifier | modifier le code]
Calculatrice mécanique de Leibniz (original). Première machine de
l'histoire à faire des multiplications (1690).
Leibniz, en tant
qu'ingénieur, a conçu de nombreuses inventions3.
Il conçoit une machine arithmétique capable
de multiplier, et invente pour cela la mise en mémoire du multiplicande grâce à
ses fameux cylindres
cannelés, utilisés jusque dans les années 1960. Après avoir construit trois
premiers modèles, il en construit un quatrième plus tard, en 1690,
celui-ci ayant été retrouvé en 1894 à l'université de
Göttingen et est maintenant conservé à la bibliothèque
Gottfried Wilhelm Leibniz à HanovreD 3.
Par ailleurs, il fut
un pionnier dans l'utilisation de l'énergie éolienne,
tentant, sans succès, de remplacer les roues hydrauliques actionnées par pompe utilisées
depuis longtemps en AllemagneC 5, par des moulins à vent pour drainer les mines du Harz3. Dans le domaine de l'industrie
minière, il est également l'inventeur de la technique de la chaîne sans fin3.
Leibniz a également
conçu la plus haute fontaine d'Europe dans les jardins
royaux de HerrenhausenD 2. Il a aussi amélioré le transport sur
terrain accidenté grâce à des roues recouvertes de ferD 2.
Leibniz a également
dessiné les plans pour un sous-marin3, pour une cotte de mailles, ou pour une sorte de cheville consistant
en un clou aux bords tranchantsD 2.
Linguistique et philologie[modifier | modifier le code]
Au-delà de l'intérêt
philosophique pour le langage idéal des savants du xviie siècle, Leibniz pratique la linguistique avant tout en tant que science
auxiliaire de l'histoireC 5. Son objectif est d'identifier
les groupes ethniques et leurs migrations afin de reconstituer
l'histoire avant la tradition écriteC 5. Par ailleurs, Leibniz, dans le cadre
de son histoire de la maison de Brunswick,
prévoit d'écrire deux préfaces à celle-ci, la première, Protogæa, traitant de géologie, la seconde des migrations des tribus
européennes, à partir de recherches linguistiquesR 13.
Son but est d'établir
des parentés entre les langues, en se basant sur le postulat que la langue d'un
peuple dépend de son origineC 5. Son intérêt se porte donc surtout sur
l'étymologie et la toponymieC 5,R 13.
Leibniz pratique la
linguistique à une échelle bien plus large que ses contemporainsC 5. Son matériel lexical va des dialectes allemands à des langues lointaines comme
le mandchouC 5. Il se base pour réunir tout ce
matériel sur la bibliographie préexistante, sur ses observations personnelles
ou sur ses correspondants, notamment les missionnaires
chrétiens en Chine ou les membres de la Compagnie
néerlandaise des Indes orientalesC 5. Il réunit ce matériel lexical au sein
de ses Collectanea etymologicaC 5.
Si cette volonté
d'universalité est la force du projet leibnizien, elle en est aussi sa
faiblesse, car l'étude d'une telle quantité de matériel dépasse les capacités
d'un seul individuC 5. Cependant, les collections lexicales
qu'il a pu établir ont permis de sauvegarder des témoignages de langues qui se
seraient perdues sans le travail de LeibnizC 5.
En 1696, dans
l'intention de promouvoir l'étude de l'allemand, il propose la création de la
Société allemande à Wolfenbüttel, sous l'égide du duc Antoine-Ulrich qui
gouvernait aux côtés de son frère Rodolphe-Auguste,
tous deux amis de Leibniz. L'un de ses principaux ouvrages dans ce domaine
fut Unvorgreissliche Gedanken, betreffend die Ausübung und Verbesserung
der teutschen Sprache ("Considérations sur la culture et la
perfection de la langue allemande"), écrit en 1697 et publié en 1717. Il
souhaite que l'allemand devienne un vecteur d'expression culturelle et
scientifique, indiquant que, depuis la guerre de Trente Ans,
cette langue s'est détériorée et risque d'être altérée par le français79.
L'état définitif de
ses théories sur la filiation des langues nous est connu par un tableau
de 1710 : à partir de la langue originelle (Ursprache), deux branches se
détachent : la japhétique (couvrant le nord-ouest de l'Asie et
l'Europe) et l'aramique (couvrant le sud-ouest
de l'Asie et l'Afrique) ; le persan, l'araméen et le géorgien descendant des deuxR 33. La branche aramique se divise en arabe
et en égyptien (se divisant eux-mêmes en d'autres groupes plus petits), tandis
que la branche japhétique se sépare en scythe et celtique ; le scythe
donne le turc, le slave, le finnois et le grec,
et le celtique donne le celte et le germain ; quand les deux se mélangent,
ils donnent les langues apennines, pyrénéennes, et les langues d'Europe de l'Ouest (dont
le français et l'italien) qui ont repris des éléments du grecR 33.
Leibniz pensait
initialement que toutes les langues européennes provenaient d'une langue
unique, peut-être l'hébreuR 13. Finalement, ses recherches le
conduiront à abandonner l'hypothèse d'un groupe linguistique européen uniqueR 13. Par ailleurs, Leibniz a réfuté
l'hypothèse des universitaires suédois selon laquelle le suédois était la plus ancienne (et donc
la plus noble) des langues européennesR 13.
Sinologie[modifier | modifier le
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Les écrits et lettres
de Leibniz durant un demi-siècle témoignent de son intérêt fort et durable pour
la ChineC 6. Nicolas Malebranche,
un des premiers Européens à s'intéresser à la sinologie vers la fin de sa carrière,
jouera un rôle primordial dans l'intérêt que Leibniz portera envers la Chine41.
Dès 1678, Leibniz
connaît un peu la langue et considère qu'elle est la meilleure représentation
de la langue idéale qu'il recherche. selon lui, la civilisation européenne est
la plus parfaite en ceci qu'elle repose sur la révélation chrétienne, et la
civilisation chinoise représente le meilleur exemple de civilisation non
chrétienne. En 1689, sa rencontre avec le jésuite Claudio
Filippo Grimaldi, missionnaire chrétien à Pékin de passage à Rome,
élargit et renforce l'intérêt de Leibniz pour la ChineC 6,21.
Initialement, il
s'intéresse surtout sur la langue chinoise à : l'utilisation de
ce système par les sourds-muets, l'idée qu'il s'agissait peut-être du
souvenir d'un calcul oublié
depuis longtemps, et la question de savoir si sa construction suivait des lois
logico-mathématiques similaires à celles du projet de Leibniz de caractéristique
universelleC 6. La rencontre avec Grimaldi permet à
Leibniz de prendre conscience de l'importance de l'échange intellectuel qui
peut avoir lieu entre l'Europe et la Chine grâce aux voyages des missionnairesC 6.
En avril
1697, il publie les Novissima Sinica (« Dernières
nouvelles de Chine »), un recueil de lettres et d'essais des missionnaires
jésuites en Chine. Grâce au père Verjus, directeur de la mission jésuite en
Chine, à qui il envoie un exemplaire, le livre atterrit entre les mains du
père Joachim Bouvet,
un missionnaire revenu de Chine et séjournant à Paris. La relation entre
Leibniz et Bouvet est dès lors très spontanée et donne naissance au
développement plus général du système binaire. Après s'être familiarisé avec la
philosophie de Leibniz, Bouvet en vient à la comparer à la philosophie chinoise
ancienne, puisque celle-ci avait établi les principes de la loi naturelle.
C'est également Bouvet qui l'invite à se pencher sur les hexagrammes du Yi
Jing, un système similaire au binaire créé par Fuxi,
empereur légendaire de la Chine et considéré comme le fondateur de la culture
chinoise.
Leibniz plaide auprès
de diverses instances en faveur d'un rapprochement entre l'Europe et la Chine
par l'intermédiaire de la Russie. Entretenant de bonnes relations avec Moscou,
il espère pouvoir ainsi échanger découvertes et culture. Il insiste même auprès
de l'Académie de Berlin pour que soit mise en place une mission protestante en
Chine. Quelques mois avant de mourir, il publie son œuvre majeure sur la Chine,
intitulée Discours sur la théologie naturelle des Chinois dont
la dernière partie expose enfin son système binaire et ses liens avec le Yi
Jing21,80.
Psychologie[modifier | modifier
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La psychologie a été un des principaux
centres d'intérêt de Leibniz81,82. Il apparaît comme un « précurseur
sous-estimé de la psychologie »83. Il s'intéresse à plusieurs thèmes
faisant maintenant partie de la psychologie : l'attention et la conscience, la mémoire,
l'apprentissage, la motivation, l'individualité ou encore le rôle de l'évolution. Il a fortement influencé le
fondateur de la psychologie en tant que discipline à part entière, Wilhelm Wundt, qui publiera une monographie sur Leibniz84, et reprendra le terme d'aperception introduit par Leibniz.
Jeux[modifier | modifier le code]
Dès 1670,
des textes montrent l'intérêt pour Leibniz envers les jeux, et à partir
de 1676 et jusqu'à sa mort, il se livrera à
une étude approfondie des jeuxR 34.
Leibniz était un
excellent joueur d'échecs ; il s'est
notamment intéressé à l'aspect scientifique et logique du jeu (par opposition
aux jeux qui comportent une part de hasard), et fut le premier à considérer
celui-ci comme une science85.
Il a également inventé
un jeu de solitaire à
reboursR 35.
Littérature[modifier | modifier
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Leibniz tenta de
promouvoir l'usage de la langue allemande et
proposa la création d'une Académie pour l'enrichissement et la
promotion de l'allemand3,R 19. Malgré ces opinions, il n'écrivait que
peu en allemand mais surtout en latin et
en français3, en raison du manque de termes
techniques abstraits en allemandR 19. Ainsi, quand il écrivait en allemand,
il était souvent contraint d'utiliser des termes latins, bien qu'il ait
occasionnellement tenté de s'en passer, dans l'esprit des mouvements pour
la pureté linguistique du xviiie siècleR 19.
Bien qu'ayant eu une
carrière scientifique, Leibniz continuait de rêver d'une carrière littéraireR 18. Il écrivit de la poésie (surtout en latin)
dont il tirait une grande fierté, et se vantait de pouvoir réciter la majeure
partie de l'Énéide de VirgileR 18. Il avait un style d'écriture du latin
très élaboré, typique des humanistes de
la Renaissance tardiveR 18.
Il est l'auteur d'une
édition de l'Antibarbarus de l'humaniste italien du xvie siècle Mario NizzoliR 18. En 1673,
il s'engagea à la réalisation de l'édition ad usum Delphini des œuvres de Martianus Capella, auteur du xve siècleR 18. En 1676,
il traduit vers le latin deux dialogues de Platon, le Phédon et
le ThéétèteR 18.
Il est le premier
moderne à constater les profondes différences entre la philosophie de Platon et
les questions mystiques et superstitieuses du néoplatonisme — qu'il appelle
« pseudo-platonisme »R 18.
Musique[modifier | modifier le
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afficherCette section ne cite pas
suffisamment ses sources (novembre 2020).
Patrice Bailhache
s'est intéressé au rapport particulier de Leibniz à la musique. Il considérait
celle-ci comme « une pratique cachée de l'arithmétique, l'esprit
n'ayant pas conscience qu'il compte » (« musica est exercitium
arithmeticae occultum nescientis se numerare animi »).
Sans y consacrer des
développements exhaustifs, sa correspondance avec le fonctionnaire Conrad Henfling témoigne
d'un vif intérêt pour celle-ci. Il y discute notamment de la notion de
consonance ainsi que du classement des intervalles et des accords consonants,
et du concept de tempérament.
Or, Leibniz met
cependant en garde contre elle, car en tant que plaisir de l'esprit, on peut y
perdre trop de temps. Il l'explicite notamment comme suit : « les
plaisirs des sens qui approchent le plus des plaisirs de l'esprit <, et qui
sont les plus purs et les plus seurs>, sont ceux de la musique […] » et « la
seule chose qu'on y peut craindre, c'est d'y employer trop de temps ».
Aussi, Leibniz lui
accorde un rôle subalterne, comparé aux autres disciplines. Ce qui explique
probablement le fait qu'il n'ait pas produit d'études musicologiques
approfondies. Patriche Bailhache argumente en ce sens, en citant
Leibniz : « les plaisirs des sens se réduisent à des plaisirs
intellectuels confusément connus. La Musique nous charme […] » (GP,
VI, p. 605).
Dans ces conditions,
selon Patriche Bailhache86 "les mathématiques, la
philosophie, la religion sont des disciplines bien plus élevées en dignité que
la musique, et même que la théorie de la musique (car cette théorie regarde un
objet de valeur inférieure)".
Postérité[modifier | modifier le
code]
Héritage, critiques et controverses[modifier | modifier le code]
Cette section est vide, insuffisamment
détaillée ou incomplète. Votre
aide est la bienvenue ! Comment
faire ?
À sa mort, Leibniz ne
jouit pas d'une bonne image. Il est en effet mêlé à une querelle de paternité
concernant le calcul infinitésimal avec Isaac Newton87 : Newton et Leibniz avaient tous
deux trouvé les techniques de calculs de dérivation et d'intégration. Leibniz
publie le premier en 1684 alors que Newton ne publie qu'en 171188 des travaux qu'il aurait effectués
près de 40 ans plus tôt, dans les années 1660-167089.
Leibniz et son
disciple Christian
Wolff influenceront fortement Emmanuel Kantn 11,R 36. Il n'est cependant pas clairement
établi de quelle manière les idées leibniziennes influenceront les thèses
kantiennesR 36. Notamment, on ne sait pas vraiment si
Kant, dans le commentaire qu'il fait des thèmes leibniziens, commente
directement Leibniz ou ses héritiersR 36.
En 1765,
la parution des Nouveaux
Essais sur l'entendement humain offre pour la première fois
un accès direct à la pensée leibnizienne, indépendamment de l'image transmise
par Wolff23. Cet événement a un effet décisif sur
la philosophie de Kant et sur les Lumières allemandes (Aufklärung)23.
Chez les Lumières,
les points de vue sur Leibniz sont partagés. D'un côté, Jean-Jacques Rousseau puise
une partie de son apprentissage chez Leibniz90,91 ; Denis Diderot en fait l'éloge dans l'Encyclopédie, et malgré de nombreuses
oppositions entre les deux philosophesA 1, on retrouve des similarités notables
entre les Nouveaux
Essais sur l'entendement humain de Leibniz et les Pensées
sur l'interprétation de la nature de Diderot92. Cependant, à la même époque, la théodicée de Leibniz, et son idée
de meilleur des
mondes possibles, seront fortement critiquées de manière satirique
par Voltaire dans son conte philosophique Candide à travers le personnage de
PanglossA 4.
Leibniz a également
fortement influencé le neurophysiologiste, psychologue et philosophe Wilhelm Wundt, connu comme le fondateur de
la psychologie en tant que discipline
expérimentale93. Ce dernier lui consacrera une
monographie en 191793.
Au xxe siècle, le logicien Kurt Gödel a été fortement influencé par
Leibniz (ainsi que par Kant et Husserl) et a étudié de manière intensive les travaux
de ce dernier entre 1943 et 1946A 5. Il était par ailleurs persuadé
qu'une conspiration était
à l'origine de la suppression de certains travaux de Leibniz94. Gödel considérait que la caractéristique
universelle était réalisable95.
Selon le Mathematics
Genealogy Project, Leibniz compte plus de 110 000
descendants en mathématiques, dont
deux étudiants : Nicolas Malebranche (à
qui il a fait part de son calcul infinitésimal lors
de leurs entretiens à Paris en 167296) et Christian
Wolff97.
En 1968, Michel Serres
sort son premier livre, Le Système de Leibniz et ses modèles
mathématiques. La lecture de Leibniz l'accompagnera toute sa vie,
déclarant par exemple "Internet c'est Leibniz sans Dieu"98.
Distinctions et hommages[modifier | modifier
le code]
Plusieurs institutions
ont été nommées en son hommage :
·
l'université Gottfried Wilhelm Leibniz de Hanovre, qui a pris
ce nom en 2006, à l'occasion du 360e anniversaire
du savant99 ;
·
le réseau d'instituts de recherche Leibniz-Gemeinschaft (« communauté
Leibniz »), dont le choix du nom fait référence à l'universalité du savoir
de Leibniz3 ;
·
la Gottfried-Wilhelm-Leibniz-Gesellschaft (« société
Gottfried Wilhelm Leibniz »), fondée en 1966 à Hanovre pour approfondir la
connaissance des travaux de Leibniz100 ;
·
la bibliothèque
Gottfried Wilhelm Leibniz, nom qu'elle prit en 2005 en
l'honneur du philosophe qui en fut le directeur de 1676 à 1716C 2.
Par ailleurs, un prix
nommé en son honneur, le prix
Gottfried-Wilhelm-Leibniz, décerné chaque année depuis 1986 par
la Fondation
allemande pour la recherche, est l'une des plus prestigieuses
récompenses en Allemagne dans le domaine de la recherche
scientifique101.
En mathématiques, il a donné son nom :
·
à l'algèbre de Leibniz ;
·
aux différentes formules de Leibniz ;
·
à la notation de Leibniz ;
·
aux différentes règles de Leibniz ;
·
aux fonctions de Leibniz.
En astronomie, il a donné son nom :
·
au cratère lunaire Leibnitz6 ;
·
à l'astéroïde (5149) Leibniz102,103.
À Paris,
il a donné son nom à la rue Leibniz et
au square Leibniz dans
le 18e arrondissement6.
La biscuiterie Bahlsen vend depuis 1891 des
biscuits appelés « Leibniz-Keks »D 4, la biscuiterie étant basée à Hanovre104 où le philosophe a vécu pendant 40
ans6.
La maison dans
laquelle il vécut du 29 septembre 1698 à
sa mort en 1716, datant de 1499, fut détruite par des
bombardements aériens dans la nuit du 8 au 9 octobre 1943.
Une reproduction fidèle (Leibnizhaus, « maison de
Leibniz ») — non située à l'emplacement original qui n'était pas
disponible, mais quand même à proximité dans la vieille ville — fut
édifiée entre 1981 et 1983D 1.
À l'occasion des 370
ans de sa naissance et du 300e anniversaire de sa
mort, année qui correspond aussi aux 10 ans du renommage de l'université de
Hanovre et aux 50 ans de la société Gottfried Wilhelm Leibniz, la
ville de Hanovre déclare l'année 2016 « Année
de Leibniz »D 5.
Deux monuments sont
dédiés à sa mémoire à Hanovre : le mémorial Leibniz, une plaque de bronze
taillée pour représenter son visageD 6, et le temple Leibniz, situé dans le
parc Georgengarten (en)D 7. Par ailleurs, des mentions du
philosophe peuvent être rencontrées en différents endroits de la villeD 2.
Ernst Hähnel a réalisé une statue de
Leibniz à Leipzig (ville natale du philosophe),
le Leibniz Forum, en 1883105. D'abord exposée à l'église
Saint-Thomas, elle est déplacée dans la cour de l'université de la
ville en 1896-1897,
et survit miraculeusement aux bombardements de décembre 1943105. En 1968,
lors de la construction du nouveau bâtiment de l'université, la statue est de
nouveau déplacée105.
·
Maison de Leibniz
à Hanovre (reconstruite).
·
Le mémorial Leibniz
à Hanovre.
·
Le temple Leibniz (Leibniztempel)
à Hanovre.
·
Statue de Leibniz
à Leipzig par Ernst Hähnel.
Notes et références[modifier | modifier
le code]
Notes[modifier | modifier le
code]
1. ↑ Revenir plus
haut en :a et b Plusieurs remarques sur le nom de
Leibniz :
• originellement, son nom s'écrivait Leibnütz ; Leibniz adopte
l'orthographe en -izalors qu'il a une vingtaine d'annéesR 1 ;
• il existe une autre orthographe, Leibnitz avec -tz ;
si, comme le fait remarquer Kuno Fischer, cette orthographe est plus
conforme à l'origine slave du nom de Leibniz, l'orthographe en -z est
celle que Leibniz lui-même utilisait (même si l'orthographe en -tz était
devenue l'orthographe courante de son nom de son vivant, il ne l'a jamais
utiliséeR 1) ; par ailleurs il n'y a en allemand aucune différence de
prononciationB 1 ;
• le nom est également anciennement francisé en Godefroy Guillaume
Leibnitz(voir par exemple l'éloge funèbre de Fontenelle2) ;
• le nom fut parfois latinisé en Gottfredo Guiliemo Leibnüzio (voir
par exemple la première page du De arte combinatoriaB 2) ;
• Leibniz se nommait souvent lui-même « Gottfried von Leibniz »
(« de Leibniz »), et de nombreuses éditions posthumes de ses
œuvres le présentent comme le Freiherr G.W. von Leibniz[réf. souhaitée] ; néanmoins,
Leibniz, malgré sa volonté d'être anobli, ne le fut jamais3.
2. ↑ Prononciation
en allemand standard retranscrite phonémiquement
selon la norme API.
3. ↑ Revenir plus
haut en :a et b Selon le calendrier julien alors en vigueur,
Leibniz est né le 16 juin 1646C 1.
4. ↑ Note
d'Yvon Belaval dans Leibniz :
initiation à sa philosophie : « Leibniz, Leibnitz,
Leibnüzius, Leibnütz, Leubnutz, Lubeniecz, etc., autant d'orthographes, chez
notre auteur même, à ce nom d'origine slave : « Leibniziorum sive
Lubeniccziorum nomen Slavonicum » (K. I. xxxu). Et, au sujet d'un certain
Lubiniszki : « Je me suis toujours imaginé que son nom est le
même avec le mien, et il faut que je sache un jour ce que cela veut dire en
slavonois » (K. III. 235). »R 2.
5. ↑ Citation
complète : « Qu'on n'oublie pas que la Logique est pour Leibniz la
Clef de la Nature : « neque enim aliud
est Naturæ quam Ars quædam Magna. », souligne-t-il dans l'Appendice
du De Complexionibus. »R 9
6. ↑ Il
fallut attendre l'édition de Louis Couturat au début du xxe siècle pour que les travaux
logiques de Leibniz deviennent facilement accessibles52.
7. ↑ Dans
les écrits de Leibniz, le terme « théodicée » peut signifier soit
l'attribut divin qu'est la justice, soit la doctrine concernant ce sujet, soit
son livre, les Essais de Théodicée (abrégés
en « la » ou « ma » Théodicée)58
8. ↑ Voir
aussi Pensées sur la religion et la morale, la Ve Nyon, 1803 (lire en ligne [archive]),
« Considérations des Causes finales, propres à faire connaître et prouver
l'Existence de Dieu », p. 85 ; Pensées de Leibnitz sur la religion et la morale [archive] sur Gallica.
9.
↑ 1er volume des Acta Eruditorum72 :
« la cause finale
suffit pour deviner quelles lois la lumière suit, car si on fait l’hypothèse
que la nature a eu pour but de conduire les rayons lumineux d’un point à un
autre par le chemin le plus facile, on trouve admirablement bien toutes ces lois. »
— Leibnizn 8
10. ↑ Voir
aussi l'extrait de la Troisième lettre de Leibniz à Clarke du 25
février 1716dans l'article Principe de relativité.
11. ↑ On
compte ainsi 495 mentions de Leibniz dans les écrits de Kant (hors notes) et
200 pour Wolff, contre 275 pour Isaac Newton, 225 pour René Descartes et 95 pour David HumeR 36.
Notes sur les titres[modifier | modifier
le code]
1. ↑ Traduction :
« Du principe d'individuation ».
Le titre complet est « Disputatio
metaphysica de principio individui »5, soit « Discussion métaphysique
sur le principe d'individuation ».
2. ↑ Traduction :
« De l'art combinatoire ». Le titre complet est : « Dissertatio
de arte combinatoria »B 2 soit « Dissertation sur l'art
combinatoire ».
3. ↑ Traduction :
« Des cas perplexes en droit »9. Le titre complet est : « Disputatio
de Casibus Perplexis in Jure » soit « Discussion sur les cas perplexes
en droit »9.
4. ↑ Traduction :
« nouvelle méthode pour les maxima et les minima ». Le titre complet
est : « Nova methodus pro maximis et
minimis, itemque tangentibus, quae nec fractas nec irrationales quantitates
moratur, et singulare pro illis calculi genus. », soit
« Nouvelle méthode pour les maxima et minima, ainsi que les tangentes, qui
ne bute ni sur les fractions ni sur les irrationnelles, avec un mode original
de calcul. ».
5. ↑ Traduction :
« Méditations sur la connaissance, la vérité, et les idées ».
6. ↑ Traduction :
« De la géométrie cachée et analyse des indivisibles et des infinis »
7. ↑ Traduction :
« Vérités premières ».
8. ↑ Connu
en France sous le nom de Protogée, ou de la formation et des
Révolutions du globe.
9. ↑ Traduction :
« Dernières nouvelles de Chine »21.
10. ↑ Le
titre complet est : « Explication de l'arithmétique binaire, qui
utilise seulement les caractères 1 et 0, avec quelques remarques sur son
utilité, et sur la lumière qu'elle jette sur les anciennes figures chinoises de
Fu Xi »B 8
11. ↑ Le
titre est complet est « Essais de théodicée sur la bonté de Dieu, la
liberté de l'homme et l'origine du mal ». Il y est souvent fait référence
avec les titres plus courts « Essais de Théodicée » et
« Théodicée »B 9.
12. ↑ "Monadologie"
n'est pas de Leibniz, mais de Heinrich Koehler dans sa traduction en allemand
de 172039.
13. ↑ Traduction :
« Plan de Leibniz pour une bibliothèque publique ordonnée selon la
classification des sciences »R 32
14. ↑ Traduction :
« Plan de Leibniz plus limité pour une bibliothèque ordonnée »R 32
Références[modifier | modifier
le code]
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de l'arithmétique binaire, qui utilise seulement les caractères 1 et 0, avec
quelques remarques sur son utilité, et sur la lumière qu'elle jette sur les
anciennes figures chinoises de Fu Xi », dans Histoire de
l'Académie royale des sciences, Paris, Charles-Estienne Hochereau, 1703 (lire en ligne [archive]).
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« « Inhaltsverzeichnis » (« Sommaire ») », p. 4-32.
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Annexes[modifier | modifier le
code]
Bibliographie[modifier | modifier
le code]
Éditions des œuvres de Leibniz[modifier | modifier le code]
·
Die Mathematische
Schriften, éd. C. I. Gerhardt, Berlin, 1850-1853, réimpr. Georg Olms Verlag, 1962. Sur Archive : tome 1 [archive], tome 2 [archive], tome 3 [archive],tome 4 [archive], tome 5 [archive], tome 6 [archive], tome 7 [archive].
·
Die Philosophischen
Schriften, éd. C. I. Gerhardt, Berlin, 1875-1890, réimpr. Georg Olms Verlag, 1978. Sur Archive : tome 1 [archive], tome 2 [archive],tome 3 [archive], tome 4 [archive], tome 5 [archive], tome 6 [archive], tome 7 [archive].
·
Gottfried Wilhelm Leibniz (préf. Louis Couturat, fragments rassemblés par Louis Couturat), Opuscules et
fragments inédits de Leibniz : Extraits des manuscrits de la bibliothèque
de Hanovre, Paris, Félix Alcan, 1903 (lire en ligne [archive]).
·
Sämtliche Schriften
und Briefe, éd. Deutsche
Akamedie der Wissenschaften, Berlin, 1923
ss.
Traductions en
français d’œuvres mathématiques :
·
(la) Leibniz (trad. du latin par Marc Parmentier, Eberhard Knobloch), Quadrature
arithmétique du cercle, de l’ellipse et de l’hyperbole et la trigonométrie sans
tables trigonométriques qui en est le corollaire, Paris, Vrin, 2004,
369 p. (ISBN 2-7116-1635-5, lire
en ligne [archive]).
·
L’estime des apparences. 21 manuscrits de Leibniz
sur les probabilités, la théorie des jeux, l’espérance de vie ; texte établi,
trad., introd. et annoté par Marc Parmentier. Paris : J. Vrin, 1995.
(Mathesis) (ISBN 2-7116-1229-5).
·
La caractéristique géométrique ; texte établi
et annoté par Javier Echeverría ; traduit, annoté par Marc Parmentier.
Paris : J. Vrin, 1995. (Mathesis) (ISBN 2-7116-1228-7).
·
Leibniz (trad. du latin par Marc Parmentier, préf. Marc
Parmentier), La naissance du calcul différentiel, Paris,
Vrin, 1989, 504 p. (ISBN 2-7116-0997-9, lire
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Réunion de
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: document
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Articles connexes[modifier | modifier
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Philosophie
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Principe de
raison suffisante
·
Théologie
o
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mondes possibles
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Mathématiques :
o
Analyse des infiniment petits pour l'intelligence des
lignes courbes, premier ouvrage en français traitant du calcul
différentiel de Leibniz.
o
Formules de Leibniz :
pour la dérivée nième d’un
produit, pour le calcul de , pour le calcul
du déterminant
o
Fonction vectorielle et
fonction scalaire de Leibniz dans les barycentres ainsi que le théorème de Leibniz dans
ce même domaine
o
Critère de Leibniz pour la convergence d’une série alternée
o
Mathématiques
en Europe au xviie siècle
·
Communauté scientifique Leibniz, WGL : Réseau allemand d'instituts de
recherches scientifiques (Leibniz-Gemeinschaft)
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